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Publié le lundi, 22 mars 2021 à 23h40

Les toits, la baguette ou le vin, qui a gagné ?

Par Agnese Paganini

La ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, a choisi le candidat qui représentera la France au patrimoine immatériel de l’Unesco en 2022. Quel sera le symbole français par excellence ? Les toits en zinc de Paris, la baguette ou la fête viticole en Arbois ? Voilà les trois candidats parmi lesquels Roselyne Bachelot a tranché avant de soumettre ce choix au chef de l’État, Emmanuel Macron.

Bien évidemment, les candidats doivent remplir un certain nombre de critères spécifiques pour obtenir l’inscription au patrimoine des biens immatériels, label décroché par près d’une centaine de dossiers dans le monde chaque année. En 2022, la France, qui compte 45 sites Unesco, met avant tout en lice le savoir-faire des artisans, des boulangers, des couvreurs zingueurs ainsi que des ornemanistes parisiens.

Nous avons déjà parlé du patrimoine mondial de l’Unesco et du fait que l’Italie est le pays au monde, avec la Chine, où figure le plus grand nombre de sites inscrits sur la Word Heritage List. Le Pays de la Botte compte actuellement 55 sites Unesco, après avoir ajouté les Collines du Prosecco de Conegliano et Valdobbiadene, dans le nord-est de l’Italie, à sa liste en 2019. Ces collines abritent une partie du paysage viticole de la zone de production du célèbre vin Prosecco et « forment un paysage viticole résultant de l’interaction entre la nature et l’homme depuis plusieurs siècles », une particularité qui a motivé son inscription au patrimoine de l’Unesco. Dans le Bel Paese on trouve aussi les trulli d’Alberobello, le Mont Etna, le centre historique de Rome, Florence, Naples et Sienne. Et encore Venise et sa lagune, la côte amalfitaine, Villa Adriana, Pompei… On ne peut que se réjouir des beautés italiennes.

La France a choisi son unique candidat, et la tâche n'a pas été facile pour la ministre française de la Culture, le vrai match s'est certainement joué entre les deux symboles de la capitale. Decouvrons les candidats en lice.

Lorsque la pizza a obtenu le prestigieux label international, le président français a soutenu la candidature du pain le plus connu de France. « Je connais nos boulangers, ils ont vu que les Napolitains avaient réussi à classer leur pizza au patrimoine mondial de l'Unesco, donc ils se disent pourquoi pas la baguette, et ils ont raison !», lançait Emmanuel Macron en janvier 2018. La baguette est le symbole de la vie quotidienne des Français. Présente dans les films et les publicités, c’est aussi une image que les étrangers associent directement à la France. Le savoir-faire des boulangers est référencé depuis le 2018 comme patrimoine culturel immatériel de l’Hexagone. Son dossier avait déjà été présenté il y a un an, et le président Macron avait souhaité qu’il puisse concourir dès cette année, mais il n’en a pas été ainsi, le potentiel lauréat de l’Unesco devant d’abord figurer à l’Inventaire national des biens culturels immatériels. C’est maintenant chose faite, et grâce e à l’art des boulangers, à sa croûte croustillante et à ses ingrédients, la baguette se voit offrir une nouvelle opportunité de représenter la France.

Autre candidat en lice : le Biou d’Arbois, dans le Jura. Il s’agit d’une fête religieuse et républicaine, célébrée début septembre, dont la candidature a été retenue pour un autre argument de taille : sa spécificité ethnologique.

Enfin, on trouve les fameux toits gris de Paris. Recouverts de neige en hiver ou éclairés par le soleil au printemps, ils font désormais partie de l’image que l’on se fait de la Ville Lumière. Ces toits caractéristiques, arrondis ou en pente, sont issues de l’idéal haussmanien d’uniformité, qui imposait un étage surélevé aux bâtiments, avec des greniers à toits incliné à 45 degrés. C’est ainsi que sont nées les minuscules « chambres des bonnes », au sixième étage, sans ascenseur et souvent avec les toilettes sur le palier (je parie que vous en avez visité au moins une fois en cherchant votre premier appartement parisien !). Il n’y a pas si longtemps, « la vie de bohème » était encore possible dans ces greniers : un refuge privilégié pour les étudiants et les artistes sans le sou. Ces toits nous offrent un panorama chromatiquement monotone et immensément suggestif qui a inspiré poètes, musiciens, artistes et metteurs en scène. Il nous suffit de chanter « Sous le ciel de Paris » d’Yves Montand, de regarder le film « Sous les toits de Paris » de René Clair ou encore d’admirer les peintures de Paul Cézanne pour comprendre que les toits font également partie de l’âme de la ville.

Vendredi 26 mars, la ministre de la Culture Roselyne Bachelot a annoncé avoir tranché en faveur de cet ”élément vivant de notre patrimoine”, la baguette. Le pain le plus connu de France donc tentera sa chance au patrimoine mondial de l'Unesco. Et vous, pour quel candidat auriez-vous voté ?