Cosa succede in città

Publié le dimanche, 7 février 2021 à 10h30

Vérité pour Giulio Regeni. Liberté pour Patrick Zaki.

Par Graziana Lucarelli

Aujourd’hui, 7 février 2020, cela fait tout juste un an que Patrick George Zaki a été emprisonné.

Il y a quelques semaines, la ville de Bologne l’a reconnu en tant que citoyen d’honneur.  Depuis que ce chercheur de 28 ans a été arrêté par le gouvernement égyptien lors de son atterrissage à l’aéroport du Caire, nombreuses sont les villes d’Italie a lui avoir reconnu ce titre, mais la décision prise par le conseil municipal de Bologne a une valeur hautement symbolique, comme le souligne le recteur de l’université citadine

“...la scelta del Comune di Bologna ha un valore simbolico straordinariamente rilevante perché Bologna è la città dell’Ateneo che Patrick stava frequentando prima di essere arrestato il 7 febbraio dello scorso anno, data in cui è stato violato uno dei più importanti valori umani, la libertà dell’individuo”.

La communauté internationale est mobilisée autour de la crainte que Zaki subisse une détention arbitraire et injustifiée. Son avocat atteste que pendant sa détention il a été battu et torturé. Si les chefs d’accusations retenus contre lui sont « atteinte à la sécurité nationale » et « diffusion de fausses nouvelles » à travers les réseaux sociaux, ce que le gouvernement égyptien cherche à étouffer est sans doute le militantisme de Zaki en faveur des droits humains.

La répression par la violence et les abus de pouvoir exercés par les forces de sécurité égyptiennes sont malheureusement déjà bien connues en Italie. A celles et ceux se promenant en Italie pendant la période pré-pandémie, n’auront pas échappé des étendards jaunes sur les frontons des mairies de dizaines de villes. Ces étendards demandaient, et demandent encore, la vérité pour Giulio Regeni.

Lancée en 2016 par Amnesty International Italie, cette campagne vise à faire pression sur les institutions et à garder dans le débat public l’affaire liée au meurtre du chercheur italien Giulio Regeni, assassiné en Égypte après son enlèvement en 2016. Malgré les nombreuses tentatives de la part du gouvernement d’Abdel Fattah Al-Sissi de nier son implication, trop nombreux sont les soupçons et le manque de volonté manifeste des autorités de faire la lumière sur cette affaire.

Dans ce contexte, la décision de nombreux.euses intellectuel.le.s italien.ne.s (mais aussi de résistant.e.s membres de l’association ANPI) de rendre leur région d’honneur à la France prend tout son sens. Ce geste se veut en réaction à la décoration d'Abdel Fattah al-Sissi par Emmanuel Macron lors de sa visite d’Etat à Paris du chef d’Etat égyptien le 7 décembre 2020 dernier. Les parents de Regeni, de leur côté, ont qualifié le geste de celui qu’en premier a pris cette initiative, l’écrivain Corrado Augias, de "esempio meraviglioso di coerenza di pensiero e di sostegno a una causa per i diritti civili”.

L’Italie demande, encore et encore, vérité pour Giulio Regeni et liberté pour Patrick Zaki.