Cosa succede in città

Publié le lundi, 1 avril 2019 à 07h30

L’Italie et le patrimoine mondial de l’UNESCO : une histoire d’amour

Par Graziana Lucarelli

Beaucoup d’entre vous ont sans doute déjà entendu parler du patrimoine mondial de l’UNESCO, mais peu savent probablement que l’Italie est le pays au monde où figure le plus grand nombre de sites insérés dans la World Heritage List. Avec ses 54 sites, l’Italie se place effectivement à la tête des pays les plus représentés, juste après la Chine.

Pour figurer sur la Liste du patrimoine mondial, un processus de sélection très strict est à l’œuvre. De manière générale, nous pouvons considérer que les sites intégrant la liste doivent avoir une valeur universelle exceptionnelle. De manière plus spécifique, les sites candidats doivent satisfaire à au moins un des dix critères de sélection.

Parmi les critères possibles: représenter des phénomènes naturels ou des aires d'une beauté naturelle et d'une importance esthétique exceptionnelles, apporter un témoignage unique sur une tradition culturelle ou une civilisation vivante ou disparue, représenter un chef-d'œuvre du génie créateur humain, offrir un exemple éminent d'un type d'ensemble architectural ou technologique ou de paysage illustrant une ou des périodes significatives de l'histoire humaine, etc. Des critères d’évaluation d’ordre naturel, artistique, historique, culturel se fondent ainsi pour aboutir à une des récompenses (pour ne pas dire LA récompense) les plus prestigieuses en matière de patrimoine.

Or, le lien de l’Italie avec la liste du patrimoine UNESCO a démarré en 1979 avec l’inscription d’un site qui rien n’a rien à voir avec les lieux qui, traditionnellement, font la renommée de l’Italie dans le monde : il ne s’agit ni de Florence, ni de Rome, ni de Venise, ni de Vérone (devenus pourtant sites UNESCO dans les années suivantes !) Le lieu en question se situe dans les Alpes italiennes, à deux heures de Milan. C’est le Valcamonica. Les montagnes de cette vallée comptent plus de 140.000 signes et figures, gravés dans le rocher pendant huit millénaires et évoquant les travaux des champs, la navigation, la guerre et la magie. Pour mieux connaitre ce site et organiser votre prochaine visite, cliquez ici.

Après l’art rupestre du Valcamonica, 53 autres sites ont été reconnus par l’UNESCO. Si vous voulez organiser vos prochaines vacances en Italie tout en sortant des sentiers battus et en visitant des chefs-d’œuvre du patrimoine italien, j’ai un itinéraire à vous proposer.

Au centre de l’Italie, entre les régions de la Toscane et de l’Ombrie, vous avez la possibilité, dans l’espace de seulement une dizaine d’heures de voiture, de toucher un nombre phénoménal de sites UNESCO. En partant de Florence, dont le centre historique est classé au patrimoine mondial (bien évidemment), vous pouvez poursuivre vers les villas et jardins des Médicis et la charmante petite ville de San Gimignano, pour enchainer avec la ville de Sienne, la vallée d’Orcia, Assise et ses sites franciscains, pour conclure votre périple à Urbino. Pas mal, non ?

Pour connaitre l’ensemble des 54 sites et construire votre propre itinéraire, c’est par ici.

Avec un tel foisonnement de lieux remarquables, on pourrait penser que plus rien ne reste à valoriser en Italie… eh bah… faux ! Du 30 juin au 10 juillet prochains, lors de la 43ème session du Comité du patrimoine mondial qui se tiendra à Bakou, en Azerbaïdjan, il y a des fortes chances que la candidature des collines du Prosecco de Conegliano et Valdobbiadene soit retenue ! L’aire en question est justement la zone de production du Prosecco, un vin qui connait un véritable boom en France depuis quelques années, seul ou en tant qu’ingrédient du célèbre cocktail, le Spritz.

C’est tout ? Pas vraiment, car Bologne, ville à la position stratégique au nord de l’Italie, se prépare également à présenter sa candidature en 2021. L’objet de la candidature sont les 42 kilomètres d’arcades (i portici, comme les appellent les italien.ne.s) qui caractérisent cette superbe ville et en font un élément caractéristique, non seulement d’un point de vue architectural, mais aussi social et anthropologique : les arcades comme un espace à l’intersection entre public et privé, entre rue et habitation, un espace protégé de rencontre et de partage. Croisons les doigts pour que Bologne l’emporte !