150 ans d'Italie

Publié le jeudi, 13 janvier 2011 à 16h56

Une soirée chez le conte de Cavour, seducteur gourmet.

Par Christine Barbier

CavourCavour : 1810 – 1861 (Homme politique piémontais aux idées libérales, un des pères fondateurs de l'unité italienne, artisan du rapprochement franco-italien, négociateur lors du rattachement de Nice et de la Savoie à la France au traité de Turin, le 24 mars 1860) .

Le soir du 26 avril 1859, Camillo Benso, conte de Cavour, termine la lecture de la proclamation de guerre contre l'Autriche en concluant d'une voix sonore : «  Aujourd'hui nous avons fait l'histoire, maintenant nous allons manger! ».

A Turin, au musée Cavour, du 26 mars au 26 juin 2011, sera mis en scène la réception d' un soir de mars 1861 :

L'Unité Italienne vient à peine d'être proclamée, Turin est en fête, et dans tous les palais des fêtes sont données. Dans l'antichambre du palais Cavour, les chapeaux et les manteaux laissent deviner la présence d'invités. Dans le salon illuminé et embelli de bouquets de fleurs triomphants, des dames gracieuses, vêtues avec élégance, dansent avec des cavaliers en frac. Les cuisiniers de la maison ont fait la preuve de leur grande maestria en préparant des sorbets, des fruits candis, des gâteaux et des desserts pour le somptueux buffet.

Dans le bureau du conte de Cavour, le secrétaire recueille les lettres des femmes qui l'ont aimé et qui furent prisonnières de son charme secret. L'écritoire est encombré de documents et de témoignages des intuitions et des intrigues diplomatiques qui ont permis à Cavour d'obtenir des appuis et des consentements. Démontrant que peut être c'est dans les salons, plus que dans les chancelleries, que la qualité du diplomate s'exerçait avec succès.

Les cuisiniers ont laissé les recettes sur les tables de la cuisine, pour que nous puissions aujourd'hui appréhender leurs secrets culinaires et aussi connaître leurs fournisseurs dans ce Turin de 1861. Capitale en mouvement d'une époque nouvelle, capable d'accueillir idées et aspirations, et habitée d'une extraordinaire vivacité dans les rues: carnavals, cirques, bals, foires.

Cavour, par ironie du sort mourut quelques mois après la proclamation de l'Unité. Dans sa demeure, typique de l'architecture baroque piémontaise du 17ème, fut fondé le journal « il Risorgimento ».