Politique et économie

Publié le samedi, 17 octobre 2009 à 15h43

"Menaces de mort à Berlusconi, Fini et Bossi!": Blahblahblah...

Par Vito Vespucci

ROME - "Le directeur du quotidien "Il Riformista" a déclaré avoir reçu une lettre contenant des menaces envers le président du Conseil Silvio Berlusconi, le président de le chambre des Députés Gianfranco Fini et Umberto Bossi, leader de la Lega Nord (Ligue du Nord, parti xénophobe membre de la coalition au gouvernement)
     "Berlusconi, Fini et Bossi -chef des nouvelles chemises noires- si vous voulez éviter un nouveau 8 septembre démissionnez avant 23h59 le 16 octobre".
     La lettre, envoyée à la DIGOS (Police d'Etat, Rome) serait signée par les "Brigades révolutionnaires pour le communisme combattant" (Brigate rivoluzionarie per il comunismo combattente) et voulait imposer la démission à ces trois hommes "avant vendredi 16 octobre 2009, 23h59: "Abandonnez la politique et que Berlusconi se livre à la justice commune, parce la sentence de la justice communiste serait inévitable".
     La lettre aurait été envoyée le 8 octobre, au lendemain de la sentence sur le Lodo Alfano et aurait été ouverte ce matin. "Après la sentence de la cour constitutionnelle, Berlusconi ne veut pas démissionner. Et bien nous disons "ça suffit". Les expéditeurs du message assureraient ne pas vouloir faire usage de "bombes ou impliquer des innocents" mais qu'ils sont prêts à se lancer dans une vraie révolution armée comme à Cuba."
Source: Il Corriere della Sera

Commentaire:
[Mise à jour: 21h06]

Balle spaziali et pétage de plombs! Nous revoici devant l'ennemi communiste qui mange les enfants etc. Pitoyable tentative de détournement d'attention qu'à peu près toute la presse va reprendre maintenant en chœur, après avoir mis 48h à établir une version officielle sur "le papello". Ou avoir un peu attendu sachant que cette nouvelle arrivait pour tout balayer dans l' "imaginaire collectif" ?

Hier déjà "Il Giornale" (propriété du frère de Berlusconi) titrait sur un jeune responsable du Parti Démocrate qui avait parlé de "refiler une balle à Silvio" sur Facebook ou ailleurs. Un crétin. Et alors le journal titrait (sachant certainement de l'arrivée de cette information aujourd'hui) : "on veut assassiner Silvio Berlusconi". Quel sera le titre demain dimanche, pour cette impeccable nouvelle du week-end à tartiner à volonté sur les chaines de télés du patron?

Je devrais moi-même être en train de vous livrer un commentaire sur le traitement de l'information par les divers journaux autour de "papello" ou négociation état/mafia, un souk très intéressant, très parlant.

Je devrais aussi vous parler du juge Mesiano "coupable" d'avoir très récemment condamné Berlusconi (enfin, Fininvest) à 750 millions d'euros d'amende au bénéfice de De Benedetti. Cet juge a été suivi par des caméras cachées (de Berlusconi) et la "5" a diffusé hier un portrait scandaleusement orienté, voulant le présenter comme un fou, un déséquilibré (et "de gauche")...

On doit aussi parler de L'Aquila où la température est autour de zéro et où ils sont encore 6000 sous les tentes.

Ou que comme le remarque Claudio Messora (Byoblu.com), l'annonce, ou plutôt l'attaque en piqué faite hier de Sofia sur la justice et la RAI est (une fois de plus) assimilable à la réalisation (certaine et patiente) du plan de renaissance démocratique de la P2, ... etc!

Mais je suis maintenant en train de vous parler de "Silvio Berlusconi, victime d'une menace de mort par un groupuscule révolutionnaire communiste contre les hommes du peuple de la liberté que le peuple a porté au pouvoir par l'usage du vote sacré".

Nous revoici en pleine stratégie de la tension, version 3ème millénaire, minable. Nous avons aujourd'hui beaucoup plus de moyens à notre portée pour comprendre ce qui se passe. Ne nous laissons pas berner par ces sordides manipulations.

Pour sa part, Gianfranco Fini s'est empressé de se dissocier du "carnage", déclarant: "Je souhaite qu'on n'ouvre pas à ce sujet un débat sur le néant, car je l'ai lue (la lettre) et elle est clairement l'oeuvre d'un fou". Une déclaration qui n'est pas sans rappeler son "éloge de la folie visionnaire" de Silvio Berlusconi pendant le congrès de création du PDL. Et cette fois-ci, de quel fou parlait-il?

     vV


Ps. Toujours d'actualité intense pour comprendre mon propos: L'ORCHESTRE NOIR (film) :