Cosa succede in città

Publié le vendredi, 15 juin 2018 à 22h55

Une nouvelle découverte archéologique surprenante: le dernier fugitif de Pompéi

Par Chiara Cipollone

Il s’agit du squelette d’un homme, probablement âgé de 30 ans ou plus, abattu par un bloc de pierre pendant l’éruption du Vésuve en l’an 79 apr. J.-C. qui a englouti la ville de Pompéi. Les faits peuvent se résumer rapidement : à l’époque, Pompéi est un petit centre urbain dynamique à coté de Naples, près de la Méditerranée, un endroit idéal pour séjourner en toute tranquillité comme en témoignent de nombreuses villas patriciennes. La terre est fertile et le climat tempéré ; le paysage magnifique s’étend aux pieds d’une montagne, que les habitants appellent Vésuve, qui embelli ce paradis : personne ne soupçonne qu’il s’agit d’un volcan endormi et très dangereux ! C’est le 24 août (selon certains chercheurs le 24 octobre) de l’an 79 apr. J.-C. ; à 13h le Vésuve explose littéralement après plusieurs jours de tremblement de terre : « une nuée se formait ayant l’aspect et la forme d’un arbre et faisant penser surtout à un pin. Car après s’être dressé à la manière d’un tronc fort allongé, elle déployait comme des rameaux » selon le témoignage de l’écrivain latin Pline le Jeune, qui a survécu à ce désastre. Le ciel ne tarde pas à se faire sombre, la cendre et d’autres matériaux volcaniques saturent l’atmosphère tandis que le soleil n’est plus visible. Bientôt le chaos se répand, les gens affolés cherchent à s’enfuir dans les rues désormais envahies par les pierres ponces qui s’écroulent : « La mer semblait se renverser sur elle-même, et être comme chassée du rivage par l'ébranlement de la terre A l'opposé une nuée noire et horrible, crevée par des feux qui s'élançaient en serpentant, s'ouvrait et laissait échapper de longues fusées semblables à des éclairs, mais qui étaient beaucoup plus grandes Je tourne la tête et j'aperçois derrière nous une épaisse fumée qui nous suivait, en se répandant sur la terre comme un torrent » continue-t-il dans sa lettre à l’historien Tacite. Ce torrent n’est qu’une nuée ardente, composée de gaz, de cendres et d’autres matériaux pyroclastiques, qui, après l’explosion, sont retombés à terre et s’apprêtent à investir violemment tout ce qu’ils croisent sur leur chemin. À ce moment-là, un homme se déplace en boitant péniblement dans les rues encombrées de l’autre côté de la ville. C’est lui, le dernier fugitif que les archéologues viennent de découvrir il y a quelques jours dans le secteur Regio V des fouilles de Pompéi. Selon les chercheurs, il aurait survécu à la première phase de l’éruption et aurait ensuite essayé de s’échapper. Rattrapé par la fureur de la nuée ardente, le fugitif a reçu un bloc de pierre (peut-être l’encadrement d’une porte) sur le côté supérieur de son torse, ce qui a entraîné sa décapitation immédiate. En outre, serrées sur sa poitrine ont été retrouvées des monnaies d’argent (environ 80 sesterces équivalent à 500 euros) et une clé, découverte qui a mené les archéologues à supposer que le fugitif était un marchand aisé demeurant au cœur de la ville. « Il s’agit d’une découverte exceptionnelle » d’après le directeur du site archéologique Massimo Osanna, fruit de quatre ans de travaux de rénovation et de fouilles dans des secteurs encore inconnus. Grâce à ces travaux le nombre de visiteurs a augmenté et le prestige du célèbre site a retrouvé de sa superbe, après l’effondrement de plusieurs bâtiments dû à un manque d’entretien pendant ces dernières années.

https://www.lemonde.fr/histoire/video/2018/05/31/a-pompei-les-archeologues-decouvrent-les-restes-d-un-survivant-de-l-eruption-tres-malchanceux_5307553_4655323.html

http://napoli.repubblica.it/cronaca/2018/05/29/news/scoperta_a_pompei_riemerge_l_ultimo_fuggiasco-197623740/

http://www.nationalgeographic.it/mondo-antico/2018/06/01/news/pompei_il_tesoretto_dell_ultimo_fuggitivo-4005732/