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Publié le mardi, 10 avril 2018 à 09h38

Call me by your name : chronique d’un premier amour

Par Chiara Cipollone

Après le Royaume Uni et les États-Unis, le film « Call me by your name » (« Chiamami col tuo nome » en italien) du réalisateur italien Luca Guadagnino  débarque finalement en France. Un succès flamboyant qui lui a fait obtenir une candidature au Golden globe 2018 et bien quatre nominations aux prix Oscar 2018 (dont une gagnée par le scénariste James Ivory).

Adaptation du roman éponyme de l’écrivain américain d’origine italo-turque André Aciman, « Call me by your name »  raconte l’histoire d’un jeune homme de dix-sept ans, Elio Perlman, qui pendant l’été 1983 se retrouve à passer ses vacances dans une villa familiale au nord de l’Italie. L’arrivée d’Oliver, un charmant doctorant américain, bouleverse positivement la tranquillité des vacances estivales dans une campagne italienne brulante et ensoleillée. Elio et Oliver ne tardent pas à tomber amoureux l’un de l’autre et à se laisser aller à la passion.

La présence de l’étranger, venu de loin, c’est l’élément qui déclenche un processus de formation sentimentale et sexuelle chez le protagoniste Elio : le film en fait décrit l’été où son enfance part à jamais et commence son âge adulte. A travers des expériences sexuelles différentes avec d’abord son amie Marzia et ensuite avec Oliver, Elio se découvre lui-même, un « Je » encore inconnu qui jusqu’à ce moment-là est resté caché en attendant de s’épanouir. L’histoire est  un clin d’œil au film de Bernardo Bertolucci « Stealing beauty » (« Beauté volée » en français) sorti en 1996 dans lequel une jeune fille américaine découvre son identité grâce à un parcours de formation sentimentale et érotique à la fois. Ici, dans « Call me by your name », on y retrouve la même délicatesse dans la description de l’amour et du plaisir, et enfin la présence d’une nature luxuriante, toile de fond du désir de deux amants.

Le film nous renvoie aussi à une époque, les débuts des années ’80, durant laquelle la force d’émancipation utopiste du mouvement gay avait presque gagné la société, mais que le sida arrêtera brusquement. De ce point de vu, donc, la fiction semble vouloir raconter les derniers moments de ce paradis perdu à jamais, un été florissant et plein de vie précédant le déclin de l’automne et de l’hiver.

https://www.youtube.com/watch?v=Z9AYPxH5NTM

http://www.lemonde.fr/cinema/article/2018/02/28/call-me-by-your-name-l-ete-amoureux-de-deux-garcons_5263474_3476.html