Entretien avec Dario Albertini et Andrea Lattanzi à propos du film Il Figlio, Manuel

Par Valentina Pasquali

A l’occasion de la sortie en salle du film Il Figlio, Manuel, nous avons rencontré Dario Albertini, le réalisateur et Andrea Lanzetta, l’acteur protagoniste. Voici quelques extraits de l’interview que vous pouvez visionner dans son intégralité ci-dessous.

Dario Albertini : « Manuel » naît du documentaire “La repubblica dei ragazzi” tourné dans une structure qui homonyme qui se trouve à 70 km environ de Rome. Depuis 1946 cette structure accueille de jeunes sans soutien familiale. Je raconte ces histoires dans un documentaire. Au cours du tournage, duré plus de 2 ans, j’ai vécu  le mêmes étapes des jeunes: l’arrivée, la permanence, le départ. Le documentaire raconte aussi l’évolution de la structure, en particulier l’idée de l’autonomie des jeunes, des orphelins de guerre qui devaient se gouverner tous seuls. Cette idée a été une énorme nouveauté, devenue un modèle pédagogique au fil des années.

Andrea Lattanzi : J’ai toujours été présent pour faire les auditions pour les autres rôles, l’assistante sociale, Francesca, et ma mère. Je ne pouvais pas voir le visage de Francesca Antonelli, l’actrice. Il me disait tout le temps: ta mère, tu vas pas la voir, tu  peux pas la voir, tu ne peux pas savoir qui est l’actrice, et je disais: “Mais comment, Dario, comment vais-je faire? J’en ai besoin!” Et il disait: “Non, non, tu ne la verras pas, tu la verras le jour du tournage et tu lui diras bonjour”.

Dario Albertini : Je voudrais que le public français regarde le film pour connaître un autre type de jeunes, car, comme j’avais déjà réalisé un autre documentaire et ayant passé pas mal de temps avec les jeunes de la structure, on a toujours l’impression qu’une fois à l’extérieur, ils doivent forcément finir dans des situations à la limite de la légalité. Manuel a été surnommé “Le géant gentil”, parce qu’en lui il n’y a rien de criminel c’est l’histoire d’un garçon qui entre en crise face à une situation qui se présente à lui. En réalité, il s’agit d’une histoire très simple.

Dario Albertini : Le choix de faire dérouler l’histoire à la mer, met le film à contre-temps, hors-temps, et ça coïncide avec le personnage. Manuel a la possibilité d’avoir une mère quand il est déjà un homme, après avoir vécu dans un institut, par rapport à ceux qui sont à l’extérieur, il est beaucoup plus adulte, avec beaucoup plus de poison. Il fait son parcours à l’inverse, il commence a avoir une mère au moment où normalement on s’en sépare. On lui demande de sortir d’un côté et de rentrer par un autre. C’est à dire, avoir une mère quand le temps est désormais passé, comme la mer en hiver.