Le carnaval de Venise : cinq curiosités sur une des kermesses les plus populaires en Italie

Par Ida Giulia Bassanello

Des couleurs, des costumes, des bals, des concours de masques animent la ville et sa belle lagune du 27 janvier au 13 février inclus, avec un programme riche en surprises et divertissements.

Le programme est accessible sur le site du carnaval.

Vous y trouverez de nombreuses informations, mais peut-être pas ces cinq curiosités.

La première : c’est une fête très ancienne mais qui n’a pas eu un cours régulier.

Ce fut le Doge Vitale Falier, en 1094, qui mentionna pour la première fois cette kermesse dans un document officiel. A partir de ce moment, les célébrations du Carnaval ont connu un crescendo de célébrité assez remarquable, jusqu’au XVIII siècle, quand le Carnaval pouvait durer six mois.

Dommage que Napoléon, après avoir conquis la ville en 1797, ait prohibé cette fête pour des raisons de sécurité parce que les masques permettaient de se promener tranquillement dans la ville tout en étant méconnaissable. Le Carnaval fut rétabli seulement en 1979, dans les modalités que nous connaissons aujourd’hui.

Toujours sur les costumes, masques et déguisements, voici notre deuxième information, probablement nouvelle : plusieurs magasins permettent de louer des costumes de Carnaval pour se balader en ville, habillés comme au XVIII siècle. Des perruques, des longues robes de femme avec de grosses jupes finement brodées, des couvre-chefs typiques (la « baùta »), des chaussures d’hommes avec des talons et des rubans …tout est au rendez-vous !

Vous pourrez ainsi réaliser votre rêve, vivre durant quelques heures dans la Venise de Canaletto, de Goldoni et de Casanova.

Le grand séducteur vénitien aurait sans aucun doute apprécié notre troisième curiosité : la fête traditionnelle des Marie. Maria est à la fois une référence à la Vierge, mais aussi le prénom féminin le plus souvent donné, au Moyen-Âge.

Les Marie étaient les douze jeunes filles choisies, parmi les plus belles de la ville, pour participer à un cortège reliant l’église Saint-Pierre-de-Castello à la place Saint-Marc. Malheureusement pour Casanova, cette tradition moyenâgeuse fut supprimée au XIV siècle, pour réapparaitre en 1999, heureusement pour nous qui pouvons en parler.

Il s’agit d’un véritable concours de beauté qui a lieu à Venise quelques semaines avant le Carnaval. Les douze élues, le premier samedi du Carnaval, se rendent sur la place Saint-Marc et le dimanche suivant un jury nomme la plus belle parmi les belles. Elle obtiendra un prix assez conséquent et pourra, l’année suivante, se lancer aussi dans le « vol de l’ange » : une acrobatie sur la place, du haut du clocher, en étant tenue par des filins. C’est assez spectaculaire, regardez ! 

Si la fête des Marie a connu un moment de « repos », la tradition gastronomique reste inchangée, avec ses gâteaux typiques. Notre quatrième partie concerne donc les pêchés de gourmandise...Il est impératif de goûter les « frittelle » et les « galani ». Mais ce n’est pas si difficile d’obtempérer car les vitrines des boulangeries en sont pleines et votre appétit en sera sûrement chatouillé.

Les frittelle sont de petits gâteau frits, fourrés de sabayon, de crème chantilly ou, plus simplement, natures et avec des raisins secs. Les galani sont des bandes de pâtes également frites, mais ils sont plats et non fourrées.

Un vrai régal pour nos papilles gustatives !

Si nous avons sollicité le goût pour notre quatrième point, le cinquième et dernier concerne tous les sens. En effet ces dernières éditions du Carnaval ont toujours engagé les cinq sens, dans le programme des évènements qui se sont succédés dans la ville. Souvent, chacun des cinq sens est attribué à cinq des six quartiers, ou plutôt « sestiere », de la ville, avec des expositions thématiques ou des activités dédiées.

À Venise, le Carnaval est une expérience complète, à vivre globalement.

Si possible, déguisés. Vous ne le regretterez pas !