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Publié le dimanche, 14 janvier 2018 à 11h01

Michelangelo Pistoletto inaugure son dernier « Troisième Paradis » à Naples

Par Chiara Cipollone

Les Quartiers Espagnols de Naples ont été choisis par l’artiste italien Michelangelo Pistoletto pour réaliser son œuvre «Rebirth» ou « Troisième Paradis », dernière version d’un ouvrage-manifeste, partagé et collectif, qui, à partir de 2005, a été installé dans certaines des principales villes du monde (Venise, Milan, Paris, Bruxelles, Moscou, Atlanta, Minsk, Genève). En effet, c’est dans la cour de la fondation Foqus, à la tête d’un projet de renaissance de Quartiers Espagnols, qu’on a pu découvrir l’œuvre interactive de Pistoletto du 12 au 21 décembre 2017. Interactive car « Rebirth », ou « Troisième Paradis », est un grand miroir (3,60m x 2,40m) sur lequel le symbole de l’infini a été apposé et sur lequel chaque visiteur a été invité à laisser une trace, un mot ou tout simplement sa signature. Durant une première étape, celle de l’écriture, l’œuvre a été exposée à l’extérieur du bâtiment de la fondation afin d’y refléter l’image des Quartiers Espagnols, dans un jeu de miroirs évoquant la réalité de la ville et l’image régénératrice de l’art.

L’usage du miroir ou de surfaces réfléchissantes, tel que l’acier inoxydable, sont des éléments constants dans l’œuvre de Michelangelo Pistoletto, qui s’en sert pour réaliser des espaces hybrides, où l’observateur et l’environnement deviennent une partie essentielle du processus créateur (c’est le principe des « tableaux miroirs »). Par ailleurs, l’emploi de matériaux désuets et pauvres, tels que les miroirs ou les chiffons, est dicté par un choix esthétique qui situe Pistoletto dans le mouvement artistique italien « Arte Povera » (Art pauvre), apparu sur la scène internationale dans les années 1960. L’expression « Arte Povera », conçue par le critique Germano Celant en 1967, définit un groupe d’artistes qui se servent de matériaux non utilisés traditionnellement dans l’art, tels que le bois, les tissus, le goudron, la chaume ou des produits liés à la nature tels que le sable, la terre, l’eau et le feu.

Michelangelo Pistoletto, né à Biella en 1933, est devenu rapidement un représentant de ce mouvement grâce à ces œuvres « Vénus aux chiffons » (1967) et « Orchestre de chiffons-trio » (1968) à travers lesquelles il a essayé de récupérer la valeur primaire de matériaux, vécus dans un rapport direct avec la vie quotidienne et ressentis dans leur forme originelle. A partir du 2003, Michelangelo Pistoletto a développé le concept de Troisième Paradis, terme qu’il a emprunté au persan pour désigner un espace entre le premier paradis, celui de la nature, et le deuxième paradis, celui de la technologie et de l’homme ; c’est donc un lieu où se fait la connexion harmonieuse entre l’artifice et la nature, connexion destinée à sauver le monde.

La dernière version de Troisième Paradis restera à Naples de façon permanente, dans la rue Portacerrese à Montecalvario, où il sera possible de la visiter.

https://www.actes-sud.fr/minisite/pistoletto/

http://napoli.repubblica.it/cronaca/2017/12/21/foto/michelangelo_pistoletto_inaugura_terzo_paradiso_ai_quartieri_spagnoli-184840587/1/#1

http://www.napolike.it/pistoletto-quartieri-spagnoli-napoli-terzo-paradiso-opera-partecipazione-collettiva