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Publié le mardi, 10 octobre 2017 à 14h14

Entretien avec Nicola Lagioia à propos de son roman La Féroce, Prix Strega 2015

Par Stefano Palombari

La Féroce de Nicola Lagioia - couverture

A l’occasion de la sortie en France de son roman La Féroce (La Ferocia) aux éditions Flammarion, prix Strega 2015, Nicola Lagioia nous a accordé une interview.

Au cours de cet entretien, l’écrivain italien aborde différents sujets et notamment la genèse de son roman, les points pour lui essentiels de son texte, son idée de littérature, son activité autre que l’écriture et le prix Strega.

Concernant le premier point, Nicola Lagioia explique « J’ai commencé à l’écrire car j’ai été « visité » par ce qui est devenu par la suite l’incipit du roman. Le roman commence avec une jeune fille nue, ensanglantée, qui marche dans la nuit sur la nationale 100, la route qui relie dans les Pouilles Bari à Tarente. Une sorte d’image « primaire ». Une image qui pourrait sortir, que sais-je... d’un film de David Lynch. Une jeune fille en difficulté, peut-être moribonde, qui marche dans la rue. C’est de cela qu’est né tout le reste. »

Mais le roman, de quoi parle-t-il ? « La Féroce est donc en même temps le récit de la dissolution d’une famille riche et puissante et aussi le récit de l’histoire d’amour entre deux demi-frères. Dans cette famille ils sont les chaînons défectueux de la famille Salvemini. Ceux qui se mettent en travers par rapport à la façon d’agir de cette famille. »

Littérature et province. Pourquoi le choix des Pouilles ? « La littérature est toujours ou presque toujours la partie pour le tout. C’est à dire, elle raconte une partie et cette partie est représentative de tout le reste. Donc le fait d’avoir situé une histoire à Bari qui est ma ville, où j’ai vécu et d’où je suis parti, c’est également un prétexte pour raconter en réalité tout le pays. Leonardo Sciascia disait que pour lui la Sicile était une métaphore de l’Italie. Pour moi la même chose vaut pour les Pouilles. »

Quelles sont vos autres activités ? « Pendant 15 ans j’ai été éditeur d’une maison d’édition indépendante. Je m’occupais des livres des autres. Ensuite je me suis occupé des films des autres. Pendant trois ans j’ai été sélectionneur pour la Mostra de Venise. (…) Puis l’activité radiophonique est arrivée. Radio 3, la radio nationale qui s’occupe de culture en Italie m’a demandé d’animer une émission, je m’en occupe tous les 3/4 mois, qui s’appelle Pagina 3, où on lit et on commente les pages culture des quotidiens italiens (…) Et puis l’année dernière on m’a demandé de diriger le salon du livre de Turin. »

Le prix Strega, en quoi a-t-il changé votre vie ? « Le prix Strega a amené un certain bouleversement dans ma vie. (…) Le Strega, comme le Goncourt, est un prix qui permet de multiplier les ventes du livre et donc bien évidemment ce n’est pas mal pour les droits d’auteur, on parle beaucoup du livre. Le désavantage c’est que pendant l’année qui suit, c’est très compliqué d’écrire quoi que ce soit. On t’appelle tout le temps, on te demande d’écrire des articles pour les journaux. »

Retrouvez l’interview de Nicola Lagioia en intégralité dans la vidéo ci-dessous.