Politique et économie

Publié le samedi, 30 août 2008 à 08h54

Gênes capitale la Méditerranée !

Par Paul Le Fèvre

genes142.jpgL’Union Pour la Méditerranée (UPM) est née le 13 juillet 2008 à Paris aux termes d’une déclaration commune de ses membres. En quelques mots, elle a pour but de préserver l’environnement (dépollution de la Méditerranée), de promouvoir la paix, de renforcer les échanges culturels et de soutenir l’activité économique.
La mise en place concrète de l’UPM aura lieu en novembre, à l’occasion de la réunion des ministres des affaires étrangères de chaque Etat membre. Les questions du budget de l’Union et du siège de son Secrétariat y seront normalement tranchées.

S’agissant précisément du futur siège de l’UPM, plusieurs villes se sont d’ores et déjà déclarées candidates : Bruxelles, Barcelone, Rabat, Tunis, La Valette et Marseille.

Aucune ne fait consensus.

Bruxelles est une ville Méditerranéenne comme Paris est une station de ski.

Barcelone a pour elle son image de cité jeune et dynamique. Mais la future capitale de la Méditerranée devra être plus qu’une simple ville à la mode.

Tunis semble ne pas satisfaire aux critères de démocratie et de droits de l’Homme…

La ville de Rabat se situe sur le littoral Atlantique. Elle est la capitale d’un pays qui hésite géographiquement entre Atlantique et Méditerranée. Le Maroc n’est certes pas responsable de sa position géographique mais reconnaissons que cette capitale-là serait bien excentrée.

On ne pourra pas reprocher à La Valette de ne pas être au cœur de la Méditerranée puisqu’il s’agit de la capitale de Malte. Mais c’est sans doute les questions de ses infrastructures, de son isolement et de sa taille très modeste (environ 6000 habitants) qui poseront problème.

Marseille est peut-être la candidate la plus sérieuse avec Barcelone. Elle a pour elle d’être une grande ville portuaire qui sait ce que Bassin Méditerranéen et échanges culturels signifient. Fondée par les Grecs, ses origines historiques plaident également en sa faveur.
Seul problème : Marseille est en France.
Certains pays, notamment l’Allemagne d’Angela Merkel, refuseront probablement d’offrir ce cadeau à notre pays, initiateur de cette Union qu’ils regardent avec méfiance,comme une concurrente de l’Union Européenne.

Autant dire que les jeux demeurent ouverts !

Et justement, une nouvelle candidate se profile, timide, à l’horizon. C’est la ville italienne de Gênes.
J’espère de tout cœur que cette candidature se confirmera. Car il n’est pas concevable que l’Italie ne propose pas une ville candidate au titre de capitale de la Méditerranée. La péninsule italienne baigne trop dans cette mer, depuis trop longtemps, pour demeurer dans l’indifférence. La Méditerranée a toujours été la compagne de l’Italie, dans sa géographie comme dans son histoire.

Sans même remonter à la« Mare Nostrum » des Romains, de grandes Républiques maritimes ont rayonné sur ses flots, ont propagé idées et richesses. Gênes était l’une d’elles.

Elle est aujourd’hui une grande et belle ville, d’une incroyable richesse culturelle, ouverte sur le monde, cosmopolite, poussée dans la mer par les montagnes toutes proches qui lui donnent un air de ville escalier.

Son centre historique est le plus étendu d’Europe. Ses palais baroques sont si nombreux qu’ils s’en bousculent. Ses tours médiévales émergent des entrelacs de ruelles, accrochées à des bâtiments colorés.

Son port est le plus important d’Italie et l’un des tous premiers de Méditerranée. De grands navires de croisière y entrent et y sortent chaque jour, faisant siffler des sirènes que l’on entend où que l’on soit et qui prêtent à l’onirisme.

Cette ville mérite que tous les Italiens, du nord comme du sud, toute la classe politique, de droite comme de gauche, s’accordent sur son nom et offre le spectacle de l’Unité Nationale.

L’Italie a une bonne carte à jouer : au cœur de la Méditerranée, proche de la rive Sud, à portée de l’Orient comme de l’Occident, pas trop éloignée non plus des pays européens « non-méditerranéens », notamment l’Allemagne, sa position géographique est idéale.

Gênes pourrait donc mettre tout le monde d’accord en novembre. Encore faut-il que l’Italie la propose avec force !