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Publié le mardi, 10 juin 2008 à 00h22

Bienvenue à l'Euro

Par Baldo

Azzurri.jpgVoilà le genre de partie que l'on n'aime pas commenter. Pourquoi se donner la peine d'analyser les raisons d'une défaite ? pourquoi même essayer de trouver des raisons après ce genre de match. Le genre de match où rien ne va, ou plutôt tout va de travers. Pour un contrôle raté, un hors-jeu non sifflé, une défense mal alignée. Et aussi parce que la Coupe d'Europe n'est pas la Coupe du Monde et ça, il faut croire que nos joueurs ne l'ont pas encore compris. Analyse.

Pour ses débuts dans la compétition Roberto Donadoni, le sélectionneur avait le choix. Mais a aussi du faire avec un contre-temps plus que fâcheux suite à la blessure du capitaine de la Nazionale, Fabio Cannavaro, véritable pilier de l'équipe (on ne le dira jamais assez). On dira cependant, et à juste titre, qu'une équipe ne se résume pas à un seul homme, surtout dans le football, sport collectif par excellence. Mais ce soir, et sans vouloir faire de mauvais esprit, mais aussi parce que je n'écrirais pas cet article si je ne soutenais pas cette équipe, il faut croire qu'un homme a été pour beaucoup dans ce naufrage, Mister Peter FRÖJDFELDT. Profession arbitre et mal voyant.

Mais puisqu'un match commence et se termine au coup de sifflet, commençons l'analyse de la même manière.

Donadoni donc, tout auréolé d'une première place dans les poules de l'éliminatoire, décidait ce soir de faire confiance à une défense Buffon-Panucci-Barzagli Materazzi-Zambrotta, à une charnière qu'on ne présente plus Pirlo-Gattuso-Ambrosini et à un trio Camoranesi-Toni-Di Natale pour l'attaque. Pas de Grosso titulaire, préféré à un Zambrotta qui peut évoluer aussi bien à droite qu'à gauche, et à un Panucci auteur d'une grosse saison avec la Roma et dont les 35 printemps ne semblent pas lui peser tant que ça sur les jambes. Espérons que les gambettes de ses coéquipiers soient aussi légères parce qu'en face, c'est du véloce. Au milieu, on fait dans la représentativité Nord-Sud puisque notre Roberto peut disposer des 3 compères du Milan AC (Pirlo, Gattuso, Ambrosini) ou bien des 3 feux follets de la Roma (De Rossi, Aquilani, Perrotta), voire, luxe suprême, jouer la touche de la mixité. Bref, ce soir, c'est l'expérience qui gagne et nous nous retrouvons donc avec un milieu rossonero. Pourquoi pas, ils n'ont plus grand chose à prouver si ce n'est peut-être nous rassurer sur leur état de forme. Enfin en attaque on a le choix (là encore). Toni, Di Natale, Del Piero, Quagliarella, Camoranesi, Borriello... On prend donc Toni, parce que le bonhomme sort d'une saison à plus de 35 buts avec le Bayern. C'est du costaud. Sur les côtés, Camoranesi semble s'imposer "logiquement" pour la droite, et à gauche c'est finalement Di Natale qui l'emporte, aidé il est vrai par ses deux buts en match amical contre la Belgique. Au fait, je ne parle pas de Buffon... mais est-ce vraiment nécessaire.

Avec la justesse d'un Pirlo, la robustesse d'un Gattuso ou d'un Ambrosini et la vitesse d'un Camoranesi ou d'un Di Natale, l'ami Toni, il n'a plus qu'à faire parler son physique et son adresse (pour rester dans les "esse") devant le but. Quant à la défense ? va falloir jouer à l'anticipation et à l'intelligence parce qu'à la course, ce serait plutôt l'ami Oranje qui sortira vainqueur.

Voilà la partie théorique, passons à la pratique... et là, bah on à l'impression que nos azzurri viennent de découvrir qu'il joue contre les Pays-Bas, équipe au secteur offensif ô combien garnis (Kuyt, van Nistelrooy, van Persie entre autre) et comportant nombre de joueurs extrêmement talentueux au milieu de terrain (De Jong, van Der Vaart, Sneijder). Donc du coup bah forcément, c'est plus la même chose, et pour la petite anecdote, les Pays-Bas n'ont plus battu l'Italie depuis environ 30 ans, forcément sa motive son homme.

Si l'entame de match est globalement bonne, les Pays-Bas développent rapidement le jeu et peu après une semi-occasion de Toni vers la 12° minute (qui préfère tenter de marquer de la tête plutôt que de dévier le ballon pour Di Natale, idéalement placé), c'est le très expérimenté van Nistelrooy qui jette un froid dans la défenseur Italienne. Superbement servi par Kuyt il se fait légèrement accroché par Buffon, il se serait laissé tombé, c'était le pénalty assuré, mais il se montre trop gourmand et cherche à se redresser pour frapper, ce qui ne donnera rien. Ouf. Mais c'est suite à une confusion dans la surface de réparation que l'arbitre Suédois choisis de se mettre en valeur. Suite à une relance de Buffon qui déménage au passage Panucci, Mathijsen sert Sneijder qui envoie une praline plein axe, victorieusement détournée du bout du pied par l'ami Ruud, pourtant hors-jeu d'un bon mètre. Et là, bah faut croire que Mr FRÖJDFELDT et ses assistants devaient regarder la retransmission de la finale de l'Eurovision qu'ils n'avaient pas pu voir auparavant. En effet, ni les uns ni les autres ne signalent ce hors-jeu pourtant flagrant (le moment comique arrive d'ailleurs lorsque les écrans du stade diffusent le ralenti du but, et que l'on voit l'attaquant Oranje à 1 mètre des défenseurs Italiens, ce que, évidemment, les tifosi ne manquent pas de signaler par quelques menus sifflets). Enfin bref, l'arbitre accord le but et le jeu reprend. On aurait même pu assister à une égalisation si van Bronckhorst n'avait pas repoussé sur la ligne la frappe de Pirlo... surtout que sur le contre qui suit, on se prend un deuxième but, c'est balot.

Mi-Temps (ne vous inquiétez pas messieurs les Hollandais, vous pourrez encore marquer). Premier bilan donc, il semble que Barzagli et Materazzi aient parié de finir le match avec le moins de goutte de sueur possible, par conséquent, tout type de course ou sprint que ce soit, est à bannir durant le match. Le milieu peine, Gattuso commet pas mal de fautes (ah ça on me dit que c'est normal) et Ambrosini, bah Ambrosini. Quant à Pirlo, il peine à diriger correctement le jeu et à trouver Toni. Chez les ailiers, ça coure pas mal, c'est déjà ça. Et nos latéraux ? ils font grosso modo le boulot défensif, bien que sur le 2° but, on se demande on était Zambrotta notamment.

C'est reparti. Donadoni se rend compte qu'on ne va pas trop inquiéter l'adversaire en continuant comme ça. Il sort donc Materazzi à la 51° (pari gagné Marco.) pour Grosso, qui prend la place de Zambrotta, qui prend la place de Panucci, qui prend la place de Materazzi (oui faut suivre) en défense centrale. Quelques maigres sursauts Italiens pour repartir côté Hollandais avec encore une fois, van Nistelrooy qui permet à Buffon de se mettre en évidence et par la même, qui retarde le 3-0... On continue de subir et c'est à ce moment là que le 2° changement est effectué. Del Piero pour Di Natale, bien parti dans ce match mais qui a trop vite disparu. Le joueur de la Juventus se fait remarquer par 2 frappes cadrées, mais pas suffisamment puissantes pour tromper van der Saar (le gardien). Même Pirlo essaye sur coup-franc mais le portier s'interpose magnifiquement. Quant ça veut pas, ça veut pas. C'est donc à Cassano, fantasque joueur Doriano, que l'on remet l'espoir d'une remontée fantastique. Il rentre à la place d'un Camoranesi qui n'a pas montré grand chose. C'est là que Toni montre qu'il sait aussi rater des occasions, avec un face à face où il échoue lamentablement en tentant de lober maladroitement le gardien adverse. On pourrait presque appeler ça un drop. Pédagogues comme pas deux, ce sont les Hollandais qui nous font une leçon de football qui se conclue par un 3° but de van Bronckhorst. Et l'arbitre siffla la fin du calvaire. Pas vraiment le genre de match que l'on attendait.

Alors pourquoi donc essayer de trouver des raisons après un tel match ? en fait je n'en cherche même pas. Il faut reconnaître que l'on s'est fait dépassé sur tous les secteurs de jeu, que la défense a affiché des signes inquiétants (catastrophiques ?) de faiblesse et de lenteur et que le milieu s'est bel et bien fait manger tout cru. De bonne augure pour la suite. Alors I Campioni Siamo Noi c'est bien joli, mais à ce rythme là, on risque de voir la suite de l'Euro devant notre télé (en fait, c'est déjà le cas pour nous, supporters, mais bon vous comprendrez qu'ici, quand je dis "nous", je parle des joueurs. On s'y croit vraiment quand on est supporter c'est incroyable !).

Reste à espérer une issue meilleure face à la Roumanie et la France, deux équipes qui n'ont pas spécialement convaincues, mais qui au moins, on eu la décence de se partager les points. La Squadra Azzurra est donc bonne dernière de son groupe, le prochain faux-pas, et c'est l'adieu à la Coupe d'Europe. Attendons-nous à ce qu'ils en prennent conscience et qu'ils se lâchent véritablement sur le terrain. Avec une telle défense centrale, il va falloir marquer beaaaaucoup de buts.