Interviews

Publié le jeudi, 20 mars 2008 à 08h01

Entretien avec Paola Niggi

Par Stefano Palombari

Née à Turin, Paola Niggi est la Présidente du Centre Culturel Italien et dirige et accompagne à la guitare la chorale "Sono solo canzonette" depuis 1997.

Pourquoi votre chorale n'est composée que de femmes ?

À ses débuts, en 1997, la chorale était ouverte à tous. Au fil des années, très peu d'hommes se sont inscrits, et j'ai donc décidé qu'il s'agirait désormais d'une chorale féminine. Elle se compose aujourd'hui de 53 choristes. Elle n'en comptait qu'une quinzaine au départ.

Comment est née l'idée de créer une chorale ?

J'ai toujours aimé chanter et jouer de la guitare. Lorsque je suis arrivée en France, j'avais plus rarement l'occasion de jouer et de chanter, car traditionnellement les gens chantent moins ici. Alors, il y a une dizaine d'années, j'ai eu l'idée de lancer cette activité au sein du Centre Culturel Italien, en pensant que cet atelier pourrait intéresser non seulement les personnes qui apprennent la langue, mais aussi les Italiens des 2ème et 3ème générations.

Quelles sont les conditions requises pour faire partie de la chorale ?

Aucune formation musicale et vocale n'est exigée. Certaines personnes ont une expérience ou une formation musicale, d'autres sont débutantes. La chorale constitue un espace de découverte où chacune peut s'exercer, trouver sa voix, s'intégrer dans les premières ou deuxièmes voix. Mais toujours dans la joie et la bonne humeur, car les répétitions qui ont lieu une fois par mois sont aussi un moment de détente. Il est néanmoins souhaitable de comprendre l'italien pour suivre cette activité qui se déroule en langue italienne.

Est-ce que vous avez un parcours "musical" (des études de musique, le conservatoire...) ?

J'ai appris à jouer de la guitare en autodidacte à l'âge de 13/14 ans. Avec mes camarades de classe, nous passions des après-midi entiers à jouer et à chanter les chansons des " cantautori " les auteurs compositeurs tels que De Gregori, Guccini, Lucio Battisti… J'ai donc appris à jouer à l'oreille, en reproduisant les airs de l'époque.

Est-ce que vous pensez que votre chorale pourrait un jour changer de répertoire ? Si oui, dans quelle direction ?

Au départ, j'ai choisi la chanson populaire car l'Italie dispose d'un très vaste répertoire, facile à chanter et qui est vraiment ancré dans la culture du pays. Au fur et à mesure, j'ai intégré de nouvelles chansons, celles du répertoire des " mondine " les femmes qui repiquaient le riz au début du siècle dernier ainsi que quelques chants de lutte. Puis, étant donné que je suis Piémontaise, j'ai pensé aux très belles chansons de la montagne et des chasseurs alpins, généralement chantées par des chœurs d'hommes, et ici par des voix de femmes. C'était un beau défi. Depuis un an, nous travaillons sur le répertoire des chansons de l'émigration italienne.

Quels projets avez-vous pour la chorale ?

Nous avons réalisé 3 cd et notre répertoire compte maintenant une centaine de chansons environ. Je souhaite donc que la chorale puisse se produire en public plus souvent lors de manifestations d'intérêt italien.