Cinéma italien
L’industrie du cinéma italien est née entre 1903 et 1908 avec la création de compagnies à Rome et à Turin puis à Milan et à Naples.
Dans l’entre deux-guerres, un autre genre obtint un certain succès : il comprenait des films qui décrivaient une société pesante avec une lourde dose de moralité formelle reflétant la culture de l’époque ; ce genre fut appelé les Telefoni Bianchi (Téléphones blancs), caractérisé par la présence constante de ces objets dans les scènes représentées. Ces films, généralement peu réputés, lancèrent beaucoup d’acteurs qui devinrent plus tard des stars, comme Vittorio De Sica et Alida Valli.
Le fascisme créa un organisme pour la culture populaire. Une « cité du cinéma » fut créée ex nihilo dans le sud-est de Rome : Cinecittà . Le cinéma italien n’eut que de petites récompenses à l’approche de la Seconde Guerre Mondiale, connaissant principalement des films de propagande.
Le néoréalisme (neorealismo) explosa juste après la guerre avec des films inoubliables comme la trilogie de Roberto Rosselini et des acteurs extraordinaires tel que Anna Magnani qui tentaient de décrire les difficultés économiques, les conditions morales de l’Italie et les changements de mentalité dans la vie quotidienne.
La poésie et la cruauté furent harmonieusement combinées dans les films que De Sica réalisa dont Sciuscià en 1946 ou Le Voleur de bicyclette (Ladri di Biciclette) en 1948.
Le début des années 1950, la guerre passée, le néoréalisme s’acheva. On passa à ce qu’on appelle le « néoréalisme rose ». On découvrit de nouvelles grandes actrices : Sophia Loren, Gina Lollobrigida, Lucia Bosé, Silvana Mangano, Claudia Cardinale, Stefania Sandrelli préfigurant le bien nommé « boom des années 1960 ».
Le néoréalisme rose fut remplacé par la Comédie à l’italienne, un genre qui par le rire évoquait de façon détournée –mais de manière très approfondie- les thèmes sociaux, politiques et culturels de l’Italie. La production plus commerciale explosa avec le phénomène Totò. On considère que la Comédie italienne a débuté avec Le Pigeon de Mario Monicelli et s'est poursuivie avec des gens comme Ettore Scola (Affreux, sales et méchants) ou Dino Risi (Le Fanfaron, Les monstres).
Vittorio Gassman, Ugo Tognazzi, Alberto Sordi, Claudia Cardinale, Marcello Mastroianni, Monica Vitti et Nino Manfredi furent les grandes stars de ces films qui décrivent les années de reprise économique et investiguent avec humour les mœurs des Italiens , une sorte de recherche auto-ethnologique.
Le cinéma d’auteurs italien a donné au cinéma de grands réalisateurs (et des chefs d’œuvres inoubliables) comme : Luchino Visconti (Rocco et ses frères, Le Guépard…), Federico Fellini (La dolce vità, Amarcord…), Michelangelo Antonioni (L’avventura, Blow up, Profession reporter, Le désert rouge…) et l’inclassable Pier Paolo Pasolini (Accattone, Oedipe Roi notamment).