Gaspare Spontini
Né en 1774 à Maiolati, à quelques lieues de Jesi, petite ville de la marche d’Ancône, dans une famille pauvre et nombreuse, Spontini était destiné à une carrière ecclésiastique. Après qu’un épisode amoureux ait persuadé ses parents de son manque de vocation pour le célibat, le futur compositeur est envoyé à Naples où il entre au conservatoire de la Pietà. Il ne tarde pas à s’en échapper à l’aide d’un faux passeport. Direction : Rome. Il y compose plusieurs opéras dont il doit le succès autant à sa jeunesse et à la protection des femmes qu’à son talent.
Après avoir créé à Venise, Naples et Florence, Spontini séjourne en Sicile, lorsqu’une aventure romanesque avec une dame de la haute société l’oblige à quitter l’île. Début 1803, il se fixe à Paris où il vit chichement de leçons de chant qu’il donne aux dames de la nouvelle société qui se forme alors autour de Bonaparte.
Spontini cherche alors à assimiler le style français ; il est parmi les premiers compositeurs à réunir la tradition musicale française et l’esthétique républicaine. Charmant, franc, généreux, Spontini s’entoure de gens exceptionnels et conquiert, en quelques années, de puissants protecteurs, parmi lesquels on compte le président du Sénat, Lacepède, le facteur de pianos Érard, Madame de Staël, Juliette Récamier, mais surtout l’impératrice Joséphine.
Spontini épouse Marie-Catherine Céleste Érard, fille du célèbre facteur de pianos ; le couple s’installe au château de la Muette. En 1820, Spontini quitte Paris pour Berlin où il habitera pendant vingt-deux ans. Il partage ensuite son temps entre Rome et Paris, puis se retire dans sa ville natale où il mourra à l’âge de soixante-dix-sept ans.