Connu dans le monde entier, cet art d'origine italienne connaît un succès grandissant dans toute la France depuis plusieurs années. Mêlant le comique, l'improvisation, l'interactivité, la musique, la danse, les combats, le masque, l'acrobatie et la pantomime, cet art conquiert un public de plus en plus enthousiaste. Séduisant les professionnels par la diversité de ses pratiques et par son accessibilité, et ravissant le public par sa générosité et son enthousiasme, les spectacles de Commedia dell'Arte font salles combles.
Issue de la tradition du carnaval, la Commedia dell'Arte voit “officiellement” le jour en 1545 à Padoue, lorsque pour la première fois dans l'histoire du théâtre, une troupe de comédiens s'inscrit au registre des métiers. Le théâtre professionnel est né. L'acteur de Commedia n'apprend pas de texte, il improvise sur un canevas. Les différentes nationalités qui composent les troupes obligent au développement d'une gestuelle expressive.
Le mélange de l'improvisation et de la gestuelle confère à cet art un dynamisme inégalé. Les comédiens utilisent des masques issus du carnaval. Dans le monde entier le public reconnaît les personnages instantanément, il comprend leur caractère et leur rôle dans la pièce. Ainsi Pantalone représente tous les vieux commerçants avares et libidineux, Arlequin tous les serviteurs affamés, le Capitaine tous les soldats fanfarons…
Pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, la femme prend enfin le droit de monter sur scène pour représenter ses pareilles. Très vite, la Commedia mélange plusieurs disciplines telles que la musique, la danse, l'escrime, la pantomime et l'acrobatie pour émerveiller le spectateur. Elle est à l'origine de nombreux arts du spectacle (cirque, mime, opéra, danse classique…) Plus qu'un genre, la Commedia dell'Arte est la forme d'art la plus universelle et populaire que l'histoire nous ait léguée. Et elle rencontre aujourd'hui un succès mérité qui nous ramène aux sources de notre civilisation.
C'est le dramaturge Carlo Goldoni qui souhaite réformer la comédie italienne pour la rendre comparable à celle du XVIIe siècle français. En 1750 il expose dans Il Teatro comico les principes de sa réforme. Carlo Goldoni, d'abord fidèle à la tradition, va petit à petit parvenir à supplanter les pièces à canevas par des pièces écrites de bout en bout, retirant les masques des acteurs et composant de véritables « comédies de caractère ».