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La Réforme de Goldoni

Carlo Goldoni est considéré comme le réformateur de la comédie italienne. Certes, Marivaux a bien montré la voie, un demi-siècle avant lui, à Paris mais, en Italie, à Venise précisément, dans un contexte où les masques et l’improvisation se sont depuis longtemps figés en redites appauvries, la tâche est bien plus difficile.

Dans un premier temps, Carlo Goldoni assume l’héritage des troupes avec leurs rôles fixes et personnages archétypaux et respecte plus ou moins les contraintes de distribution (de cela, il reste quelque chose dans le choix même du titre de la pièce, Les Amoureux, qui renvoie au jeune premier et à la jeune première qui fondent le cœur même de l’intrigue dans ces trames sommaires). Mais leur anachronisme et leur inadéquation avec une société vénitienne, voire nord-italienne, qui s’est profondément transformée, le font peu à peu s’éloigner des schémas traditionnels de la commedia (la commedia dell'arte).

L’observation directe de la réalité qui l’entoure est en effet le moteur de la “réforme” de Goldoni. Le Monde n’étant ni exclusivement tragique ni exclusivement comique, il n’est pas étonnant de retrouver dans Les Amoureux ce “mélange des genres” auquel aspire déjà le XVIIIe siècle européen. Les accents de la tragédie racinienne y sont convoqués lorsqu’il s’agit d’exprimer, parfois jusqu’à la parodie, les passions dévorantes et les dilemmes insolubles des deux protagonistes, mais leur exaspération paroxystique bascule bien vite dans le ridicule, et le sublime s’inverse ainsi dans le grotesque. Il arrive même que l’esprit de Diderot, génial théoricien de l’esthétique et des enjeux du drame bourgeois, se retrouve dans certains aspects de l’écriture goldonienne.


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