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Giulio Andreotti

Giulio AndreottiGiulio Andreotti est un homme d’état à la longévité politique impressionnante. Il rentre au parlement en 1946, au lendemain de la guerre, et dès lors il ne quittera plus la scène politique et institutionnelle italienne. Il est l’un des principaux représentants de la Démocratie Chrétienne.

Il a un sacré palmarès :

  • sept fois président du Conseil des ministres (dont le gouvernement de solidarité nationale pendant la captivité de Aldo Moro (1978-1979), avec le support extérieur du Parti communiste italien, et le gouvernement de la « non-défiance » (1976-1977), avec la première femme-ministre, Tina Anselmi, au ministère du travail)
  • huit fois ministre de la Défense
  • cinq fois ministre des Affaires étrangères
  • trois fois ministre des « partecipazioni statali », participations de l’Etat, c’est un ministre responsable des entreprises semi-publiques.
  • deux fois ministre des Finances, du Budget et de l'Industrie
  • une fois ministre du Trésor, ministre de l’Intérieur et

ministre des Politiques communautaires.

  • Il a fait partie de l’assemblée constituante en 1946.
  • Il est entré au parlement en 1948 où il est resté sans interruption jusqu’en 1991, année où il a été nommé sénateur à vie.

Considéré par Henry Kissinger comme le seul homme politique italien s'intéressant réellement aux affaires étrangères, Giulio Andreotti favorise le dialogue avec le bloc communiste et avec le monde arabe, tout en participant à l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN)

Giulio Andreotti est aussi un journaliste et écrivain. Son aphorisme le plus célèbre est « Le pouvoir use ceux qui ne le possèdent pas », repris de Talleyrand

Biographie

Né à Rome le 14 janvier 1919 dans une famille originaire de Segni en Ciociaria (Sud de Rome), Giulio Andreotti étudie le droit à l'université. Pendant ses études il noue des contacts qui lui seront utiles par la suite : notamment avec Aldo Moro, à qui il succède à la présidence nationale de la fédération universitaire catholique italienne (1942-1944).

Toujours pendant la guerre, il est secrétaire de Alcide De Gasperi qui était dans la clandestinité. Dans le même temps Andreotti collabora au journal de propagande fasciste « Rivista del lavoro », avec des positions de complaisance qui lui vaudront par la suite des critiques. Il participe aussi à la rédaction clandestine de « Il popolo » journal catholique clandestin pendant le régime fasciste, lié au Partito popolare et en 1944 il est élu au conseil national de la Démocratie Chrétienne.
A là fin de la guerre il devient responsable de la section jeunesse du parti.

En 1946, il est élu à l’assemblée constituante pour la fondation de la République italienne et en 1948 il devient député démocrate-chrétien. L'année suivante, il participe aux gouvernements d'Alcide De Gasperi, dont il est un proche collaborateur. Ce sont des personnalités très différentes, l’un De Gasperi, très idéaliste, l’autre très pragmatique. A propos de leurs relations, Indro Montanelli, un célèbre journaliste italien, écrit : « Lorsqu’ils allaient à l’église ensemble, De Gasperi parlait à Dieu et Andreotti au prêtre ». Ce long rapport avec cette personnalité le projète au milieu de la vie politique italienne. Un seul exemple le choix de l’hymne nationale porte sa signature.

Andreotti, homme d’état dans les années 50 et 60

L’année 1947 signe son exorde dans les responsabilités de gouvernement comme sous-secrétaire du président du conseil des ministres dans le quatrième gouvernement De Gasperi. Depuis lors Andreotti est présent pratiquement dans tous les gouvernements de la « Première République » .

Après la mort de De Gasperi en 1954, Giulio Andreotti s'impose comme l'un des principaux acteurs de la vie politique italienne, détenant successivement presque tous les postes ministériels, tels que l'Intérieur (1954) ou les Finances (1955).

En 1958, il est impliqué dans le « scandale Giuffré », mais il est acquitté la même année. La commission d’enquête du parlement italien adopte une motion de censure contre lui à cause d’irrégularités pendant les travaux de construction de l’aéroport de Fiumicino.

En 1958 il est nommé président du comité organisateur des jeux-olympiques de Rome (1960), il est alors ministre au Trésor. Au début des années 70, il est Ministre de la Défense lorsque éclate le scandale des dossiers du SIFAR et du Plan Solo.

Les années 70

Il a été élu pour la première fois Président du Conseil en 1972 (le gouvernement le plus court de la République : seulement 9 jours) ; son septième mandat de président du Conseil (d’une durée d’un an et douze jours) s’est achevé en 1992.

En tant que ministre de la Défense il donne une célèbre interview dans laquelle il dévoile les couvertures institutionnelles de Guido Giannettini, le principal accusé du Massacre de la Piazza Fontana. Il sera mis sous enquête et puis en 1982 finalement acquitté.

Dans les années 70 Andreotti est parmi les protagonistes d’une ostpolitik à l’italienne. Il noue des rapports de plus en plus étroits avec l’Union soviétique. Parallèlement, il s’intéresse aussi à obtenir la confiance et la collaboration des pays arabes.

La « non-défiance » et la solidarité nationale

En 1976, le gouvernement de Aldo Moro perd la confiance du Parti socialiste ce qui détermine des nouvelles élections qui voient une forte percée du Parti communiste d’Enrico Berlinguer à qui ne manquent que quelques voix pour obtenir la majorité relative. Avec le soutien de Aldo Moro et Amintore Fanfani, Andreotti forme un gouvernement appelé de la non-défiance. Le gouvernement n’était formé que de membres de la Démocratie Chrétienne avec l’abstention de tous les autres partis, sauf le MSI.

Ce gouvernement vit jusqu’en 1978 lorsque Moro, quelques jours avant d’être ravi par les Brigades rouges, pousse Andreotti à former un autre gouvernement également formé exclusivement de membres de la Démocratie Chrétienne mais cette fois–ci avec le soutien de tous les partis sauf le MSI. Après l’enlèvement de Aldo Moro, ce gouvernement se transforme en solidarité nationale avec le soutien explicite du Parti Communiste d’Enrico Berlinguer qui doit faire face à la dissidence interne.

Le rôle d’Andreotti pendant les jours de l’enlèvement de Moro est incertain et ambigu. Il était un pourfendeur de la ligne dure, refusant toute négociation avec les terroristes. Son attitude sera différente dans le cas d’autres enlèvements. L’expérience du gouvernement de solidarité nationale se termine en 1979, bien après la mort de Moro.

Andreotti et Craxi

Giulio Andreotti au parlementEntre Giulio Andreotti et le secrétaire national du Parti Socialiste italien Bettino Craxi les rapports n’on pas toujours été au beau fixe.
La « stratégie des deux fours » théorisée par Andreotti qui consiste à s’allier soit avec le PCI soit avec le PSI sur la base de celui des deux partis qui faisait « le prix du pain le plus bas », ne plaisait pas à Craxi. Et puis en 1979 Andreotti avait fixé le calendrier des élections anticipées sans tenir en considération les requêtes du PSI. Le dernier épisode est l’accusation de financement illégal de certains courants du PSI ennemis de Craxi, qui d’après des proches venait directement du secrétaire socialiste. Suite à cet accident Andreotti sera absent pendant quatre ans du gouvernement. Mis à part la période 1968-1971, ce sera l’unique fois de toute la Première République. Ce qui pousse Craxi à le donner prématurément pour « politiquement mort » : « Le vieux renard est fini dans le magasin de fourrure »

Les années 80

En 1983, Andreotti revient sur la scène politique comme Ministre des Affaires étrangères du premier gouvernement Craxi. Il garde cette place aussi dans les gouvernements suivants jusqu’en 1989. A cette époque ses rapports avec Bettino Craxi se sont un peu améliorés et leur accord est total pour une politique philo-arabe et en particulier lorsqu’en 1985 survient l’affaire Achille Lauro et la Crise de Sigonella.

Ses rapports turbulents avec un autre puissant démocrate-chrétien Ciriaco De Mita le poussent à se rapprocher de plus en plus du chef du Parti socialiste et d’un autre influent Démocrate-Chrétien au point que l’on parle de CAF, axe Craxi-Andreotti-Forlani. Un axe en fer qui permet justement à Andreotti d’être de nouveau président du Conseil à la place de De Mita, de 1989 à 1992, à la tête d’une coalition de cinq partis (le « pentapartito »).

Élu sénateur à vie en 1991 par le Président de la République, Cossiga, pour lui conférer une immunité pénale (début des enquêtes à son égard), il abandonne ses fonctions de président du Conseil à un socialiste, Giuliano Amato, après la défaite des démocrates-chrétiens en avril 1992.

L’élection de sénateur à vie marque aussi la fin de son courant à l’intérieur de la DC. C’était un petit courant mais très puissant. Ses principaux lieutenants, qui contrôlaient l’Italie par zones géographiques sont Paolo Cirino Pomicino, Vittorio Sbardella, Salvo Lima, Giuseppe Ciarrapico et Franco Evangelisti.

Les procès

Au milieu des années 1990, la carrière de Giulio Andreotti prend un tournant retentissant alors qu’il est mis en cause par des « repentis » de la mafia dans le cadre de la vaste opération judiciaire anti-corruption lancée en 1992 et baptisée Mani pulite « mains propres ». Désigné comme « l’homme de référence de la mafia à Rome », il est accusé de collusion avec l’organisation criminelle devant le tribunal de Palerme (Sicile).

À partir de 1993, des repentis mafieux l'ont accusé d'être en relation avec des membres de Cosa Nostra. Cette nouvelle a fait le tour du monde. Après la levée de son immunité parlementaire par le Sénat, son procès a débuté en 1996, un procès qu'on peut qualifier, sans aucun doute, de plus grand procès intenté à un homme politique italien accusé de complicité avec la Mafia.

En 1999, il a été acquitté en première instance pour «faits non avérés». La sentence d’appel émise en 2003 souligne qu’il a fait preuve «d’une disponibilité authentique, permanente et amicale envers les mafieux jusqu’au printemps 1980», délit prescrit par la suite.

Procès pour le Meurtre de Mino Pecorelli

Andreotti a également été poursuivi pour le meurtre du journaliste Mino Pecorelli. Acquitté en 1999, il a été condamné à 24 ans de réclusion en appel en 2002, puis acquitté par la Cour de cassation en 2003.

17 novembre 2002 Andreotti condamné à 24 ans de prison

Giulio Andreotti au tribunal de Pérus17 novembre 2002 Condamnation de Giulio Andreotti 83 ans, à 24 ans de prison pour complicité dans le meurtre d'un journaliste exécuté par la mafia.

La sentence de la cour d'assises de Pérouse, statuant en appel, a annulé le jugement ayant acquitté, le 24 septembre 1999, M. Andreotti, déjà poursuivi dans le cadre de cette accusation. Mais, surtout, elle rouvre le dossier des relations troubles entre le monde politique et Cosa Nostra, la mafia sicilienne, dévoilées par plusieurs parrains repentis.

Giulio Andreotti a été reconnu coupable de complicité dans l'assassinat du journaliste Carmine Percorelli, abattu de 4 balles dans sa voiture à Rome le 20 mars 1979. Les assassins n'ont jamais été identifiés et M. Andreotti a toujours nié toute implication. Le rôle de la mafia dans ce meurtre a été révélé à la justice italienne le 6 avril 1993 par un des plus célèbres parrains repentis de Cosa Nostra, Tommaso Buscetta, décédé en 2000 aux Etats-Unis. Interrogé par les magistrats italiens, il a affirmé tenir d'un autre parrain, Gaetano Badalamenti, l'implication de la mafia “pour faire une faveur à Andreotti”.

Badalamenti, actuellement en prison aux États-Unis où il purge depuis 1984 une peine de 24 ans pour trafic de stupéfiants, a été condamné par contumace à la même peine de 24 ans par la cour d'assises de Pérouse. Il a affirmé en 1995 ne pas connaître M. Andreotti.

Figure incontournable de la Démocratie chrétienne (DC), sept fois chef du gouvernement 1972 et 1992 et surnommé “l'Inoxydable”, Giulio Andreotti était accusé d'avoir commandité le meurtre du journaliste, directeur de la revue “Observatoire politique”, par crainte de la publication de révélations embarrassantes pour lui et pour son parti. Giulio Andreotti n'ira pas en prison. Nommé sénateur à vie en 1991, il est protégé par son immunité parlementaire et par son grand âge. Et ses avocats ont annoncé leur intention de saisir la Cour de Cassation. “Le procès ne pourra pas se finir sans qu'il y ait absolution”, a affirmé l'un de ses défenseurs, Me Giulia Bongiorno. “Les juges de Pérouse ont seulement condamné Andreotti et Badalamenti, pas les autres, les présumés assassins. Seulement les présumés commanditaires. Cela signifie qu'ils ont cru Tommaso Buscetta”, a souligné Me Bongiorno.

Les relations entre M. Andreotti et la mafia sont également au cœur d'un autre procès instruit en appel à Palerme, en Sicile. Soupçonné d'avoir été l'homme de référence de Cosa Nostra dans le but de favoriser ses desseins politiques et son courant au sein de Démocratie Chrétienne, M. Andreotti a été acquitté en première instance en octobre 1999. Mais le parquet de Palerme a fait appel en juillet 2000 et l'accusation a requis dix ans de réclusion.

La sentence de la cour d'assises de Pérouse va sans doute peser sur la décision des juges de Palerme. Elle a consterné la classe politique italienne. La réaction la plus virulente a été celle de Silvio Berlusconi. Le chef du gouvernement italien s'est une nouvelle fois livré à une charge contre “les secteurs politisés de la magistrature qui cherchent à réécrire l'histoire de l'Italie”. Silvio Berlusconi est poursuivi depuis 1996 par le parquet de Milan pour faux en bilan et corruption de magistrats.

Mai-Octobre 2003 Acquittement de Giulio Andreotti à Palerme et à Pérouse

L'ex-chef de gouvernement italien Giulio Andreotti, 84 ans, a été acquitté le vendredi 2 mai 2003 par la cour d'appel de Palerme (Sicile) de l'accusation de complicité avec la Mafia, verdict qui confirme celui donné en première instance, en octobre 1999. L'ancien chef de gouvernement et sénateur à vie était accusé par une quarantaine de «repentis» de la Mafia d'avoir été l'homme de référence de l'organisation criminelle lorsqu'il était aux affaires à Rome, notamment dans les années 70-80.

Dans une autre affaire, la cour d'appel de Pérouse a condamné en novembre 2002 Andreotti à vingt-quatre ans de prison pour complicité dans le meurtre d'une journaliste en 1979, alors qu'il avait été acquitté en première instance. La peine de 24 ans de réclusion a été définitivement annulée en cassation le 30 octobre 2003.

Giulio Andreotti est mort le 6 mai 2013 à Rome

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