Franco Battiato
Franco Battiato est né en Sicile, à Jonia (Catane), en 1945. Au début des années 1970, il se consacre à la musique électronique et expérimentale (Fetus, Pollution…) avant de s’orienter vers une recherche plus anti-conformiste qui se traduit par quelques albums publiés par Ricordi. C’est ainsi qu’il est récompensé en 1978 par le prix Karlheinz Stockhausen pour l’œuvre pour piano L’Egitto prima delle sabbie.
Après cette période, ses nouveaux disques s’adressent à un public plus vaste et certains de ses albums, comme L’era del cinghiale bianco, Patriots, La voce del padrone et L’arca di Noè obtiennent un succès remarquable et se vendent à des millions d’exemplaires. Parallèlement, Battiato écrit et publie des livres sur l’ésotérisme et crée une petite maison d’édition, “L’Ottava”.
En 1987, son premier opéra lyrique Genesi, créé au Teatro Regio de Parme, marque le début d’une carrière parallèle de compositeur engagé. En 1992, il crée Gilgamesh son 2ème opéra lyrique qui est joué au Teatro dell’Opera de Rome. Au cours des années 1980 et 1990, il enregistre plusieurs albums avec la maison de disques Emi, comme Fisiognomica, Giubbe rosse, Caffè de la Paix et Come un cammello in una grondaia sur lequel il réinterprète notamment 4 lieder romantiques de Beethoven, Brahms, Wagner et Berlioz. En 1994, Battiato entame une étroite collaboration avec le philosophe Manlio Sgalambro, qui écrit le livret de son 3ème opéra, Il cavaliere dell’Intelletto qui sera créé dans la Cathédrale de Palerme. Ils conçoivent également ensemble un premier album de chansons, L’ombrello e la macchina da cucire.
L’Imboscata, qui sort en 1996 et inclue la chanson La cura, est un de ses plus grands succès et marque le début d’une “nouvelle ère” de collaboration avec la maison de disques Polygram (aujourd’hui Universal Music). Gommalacca (1998) qui inclut le single Shock in my town remporte un vif succès. Cet album, prolongement du parcours musical entamé avec L’imboscata, s’enrichit ultérieurement de nouvelles sonorités dans l’univers de Battiato. Dans Fleurs (1999), Franco Battiato reprend pour la 1ère fois en tant qu’interprète 10 chansons (K Richards, J Brel, C Trenet…) auxquelles s’ajoutent 2 titres inédits qu’il compose. C’est avec cet album qu’il obtient le prix Tenco du meilleur interprète en 2000(équivalent des Victoires de la musique).
En 2001, Battiato sort Ferro Battuto, son premier disque pop sous le label Columbia/Sony Music. Cet album, écrit en collaboration avec Manlio Sgalambro, se distingue de ses productions habituelles par la participation d’artistes comme Jim Kerr du groupe Simple Minds (duo sur Running against the grain ), Natacha Atlas ou encore le London String Orchestra. En 2002, il enregistre nouveau disque de reprise (S Adamo, L Ferré, Strauss…), Fleurs3, qui se classe rapidement en tête des ventes et fait partie des 20 albums les plus vendus en Italie cette année-là.
Parallèlement, Battiato écrit avec Manlio Sgalambro le scénario de Perduto Amor, son premier long-métrage qui remporte en 2004 le Nastro d'argento du meilleur nouveau réalisateur italien. C’est le début d’une carrière cinématographique qui le conduit à présenter Musikanten, son 2ème film, à la Mostra de Venise en 2005 et Niente é come sembra, et son 3ème film au festival du cinéma de Rome en 2007. En 2004, il crée et anime l’émission Bitte Keine Reklame sur la chaîne Rai Futura dans laquelle il propose de rencontrer des personnes “extraordinaires”.
C’est aussi en 2004 que Dieci Stratagemmi sort dans les bacs, album classé immédiatement en tête des ventes et qu’il donne un concert avec le London Royal Philharmonic Orchestra à l’Opéra de Rome. En 2007, sort son dernier album, Il Vuoto chez Universal suivi d’une grande tournée dans toute l’Italie et en Europe.
C'est dans Fleurs 2, sorti en 2008, avec la participation d'Anne Ducros, Antony et Juri Camisasca, qua parait la chanson inédite Tutto l'universo obbedisce all'amore chantée avec Carmen Consoli. En 2009 sort Inneres Auge, un album de réinterprétations de la période pop-électronique des années 80 avec trois titres inédits, chants de protestation contre le décadence du genre humain. En 2011, sur une commande du Théâtre Rendano et de la Mairie de Cosenza, Franco Battiato compose Telesia son quatrième opéra, sur un livret de Manlio Sgalambro.