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Emma Dante


Emma DanteNée en 1967, Emma Dante vit à Palerme (Sicile). Elle est diplômée de l'Accademia d'arte drammatica Silvio d'Amico (le Conservatoire de Rome) en 1991. Après avoir interprété de nombreuses pièces dans la péninsule, elle regagne Palerme en 1999 et fonde la compagnie théâtrale Sud Costa Occidentale.

Elle met en scène, en dialecte palermitain, M'Palermu en 2001, puis Carnezzeria en 2002. Elle monte Medea, d'après Euripide, avec des textes de Heiner Müller et Christa Wolf, à Naples en 2003, et La Scimmia, d'après Le Due Zitelle, de Tommaso Landolfi, à la Biennale de Venise en 2004. Le dernier volet de sa trilogie palermitaine, Vita mia, est créé à la villa Médicis en 2004, dans le cadre du Festival Romaeuropa.

Emma Dante a choisi de planter son théâtre là d'où elle venait : à Palerme. Le nom de sa compagnie, Sud Costa Occidentale, claque comme une bannière sur les bas quartiers d'une cité qui n'a pas encore viré de siècle. Du Sud, Emma travaille essentiellement la densité des ombres, et de la Côte ce qui coupe d'avec le continent, d'avec notre monde. Les pauvres familles de M'Palermu, Carnezzeria et Vita mia distillent le poison de convictions ancestrales, servies à doses exactes par une culture mafieuse. Quelques phrases en dialecte ne suffisent pas à affirmer leur pleine existence entre le silence et le cri. Elles compensent par l'engagement physique des fratries, par les gestes d'amour des mères, par l'exacerbation des rites. Laissées dans les zones encore non couvertes par la communication mondialisée, elles s'en tiennent à l'omertà comme à une forme d'héroïsme. Elles tirent fierté de leur soumission à des règles que nos règles désavouent, et qui les conduit à marcher main dans la main avec ce qui les torture. Leurs errements suscitent la compassion et la révolte immédiates, accordées aux perdants éternels. Le théâtre d'Emma Dante, dédié à leur cause, est propre à dessiner leur enfermement communautaire, l'étroitesse de leurs perspectives, leur enchaînement à des pouvoirs et des causalités qu'ils ne savent nommer autrement que fatalité. Dans les interstices, la vie s'écoule, contrainte, toujours au bord de l'explosion sanglante, à laquelle il serait illusoire de s'opposer, autant que de prétendre réécrire l'histoire. Car c'est elle, chaque fois, qui réapparaît sous le masque du quotidien, et sa face, d'autant plus poignante que ses interprètes sont jeunes, est celle dont Leonardo Sciascia déjà, voyait la permanence chez Lampedusa : “ La mort comme gage définitif, comme ultime synthèse de ce mode d'être qu'est la Sicile.


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