Tosca est considéré l'opéra le plus dramatique de Puccini, riche de coups de théâtre et rebondissements qui provoquent chez le spectateur une tension constante.
Le 24 novembre 1887, au Théâtre de la Porte Saint-Martin, eut lieu la création de La Tosca, pièce en cinq actes et six tableaux de Victorien Sardou. Sarah Bernhardt interprétait le rôle-titre. Aux 127 représentations parisiennes, succède une tournée qui, en 1889, conduit Sarah Bernhardt à Milan. Puccini est dans la salle. Bien qu'il ne connaisse que quelques mots de français, il saisit l'essentiel de l'action grâce à l'importance de la pantomime, au jeu des interprètes, aux inflexions de la voix de Sarah Bernhardt. Sa facilité à comprendre l'intrigue est pour lui la preuve que le sujet est bon et il demande alors à son éditeur Giulio Ricordi de se renseigner sur les droits d'adaptation musicale. On comprend que Puccini ait été séduit par ce drame dont jamais l'intérêt ne faiblit. Comme l'écrit Mosco Carner, le biographe de Puccini, cette œuvre est “ une affaire de sexe, sadisme, religion et art, mélangés de main de maître, et tout ce plat est servi sur le plateau d'un événement historique capital ! ” (la victoire de Napoléon sur les troupes autrichiennes à Marengo). Giacosa et Illica, les librettistes de La Bohème, ont resserré l'action en trois actes, en éliminant nombre de personnages secondaires. Les épisodes politiques furent éliminés et l'action concentrée sur le trio Tosca-Cavaradossi-Scarpia. Tosca a été créé au Teatro Costanzi de Rome, le 14 janvier 1900. La première représentation parisienne a eu lieu à l'Opéra-Comique le 13 octobre 1903.
Rome, en juin 1800
Acte I.
L'église Sant'Andrea della Valle. Cesare Angelotti, ancien Consul de la République de Rome, s'est échappé du château Saint-Ange où il était détenu pour des raisons politiques. Il se réfugie dans l'église où sa sœur, la marquise Attavanti, a dissimulé des vêtements féminins dans la chapelle familiale pour lui permettre de s'enfuir. Le peintre Mario Cavaradossi vient achever un portrait de Madone à laquelle il a donné les traits d'une inconnue aperçue dans l'église, en fait la marquise Attavanti. Angelotti sort de sa cachette. Mario, sympathisant des idées républicaines, fait le serment de l'aider à s'enfuir.
L'arrivée de Floria Tosca, célèbre cantatrice et maîtresse de Cavaradossi, oblige Angelotti à se cacher à nouveau. Floria reconnaît dans le portrait peint par Cavaradossi les traits de la marquise Attavanti et laisse éclater sa jalousie. Mario parvient à grand peine à la calmer. Après le départ de Tosca, Mario propose à Angelotti de le cacher dans le jardin de sa villa. Un coup de canon, tiré du château Saint-Ange, signale que l'évasion a été découverte. Les deux hommes quittent l'église en hâte. Le bruit court que Bonaparte a été vaincu à Marengo par les armées autrichiennes. Le sacristain fait répéter un Te Deum pour célébrer la nouvelle. Accompagné de ses sbires Spoletta et Sciarrone, le baron Scarpia, chef de la police, fait irruption dans l'église, où il est persuadé de trouver Angelotti. Floria Tosca, en proie au doute, est revenue sur ses pas. Scarpia excite sa jalousie en lui montrant l'éventail de la marquise Attavanti, abandonné par Angelotti lors de sa fuite. Tosca, persuadée que Mario la trompe, décide d'aller le surprendre dans sa villa. Il ne reste à Scarpia qu'à la faire suivre pour connaître la cachette d'Angelotti. Tandis que retentissent les accents du Te Deum, Scarpia, plongé dans une méditation sensuelle, rêve de soumettre Tosca à sa volonté de possession.
Acte II.
Le Palais Farnèse. Scarpia dîne seul, en attendant l'arrivée de Tosca, à qui il a fait parvenir un billet la priant de lui rendre visite. Spoletta annonce qu'il n'a pas trouvé Angelotti à la villa mais qu'il a arrêté Cavaradossi. Questionné par Scarpia, Mario nie toute participation à l'évasion d'Angelotti. Tosca paraît. Scarpia ordonne que l'on conduise Mario à la chambre de torture. Tosca ne peut supporter d'entendre les plaintes de son amant et révèle la cachette d'Angelotti, qu'elle a découverte lorsqu'elle s'est rendue à la villa. Sciarrone fait irruption et annonce au baron que Bonaparte a finalement gagné la bataille de Marengo. Mario exulte et Scarpia, furieux, prononce sa condamnation à mort. Tosca supplie Scarpia de lui accorder la grâce de Mario. Il feint d'accepter, à la condition qu'elle se donne à lui sur le champ. Il lui fait croire que l'exécution de Mario sera simulée. Malgré sa répulsion, Tosca cède. Auparavant, elle exige un sauf-conduit lui permettant de quitter Rome avec Mario. Scarpia rédige le document mais, alors qu'il s'approche de Tosca, elle le poignarde.
Acte III.
La plate-forme du château Saint-Ange. L'aube se lève sur Rome. L'heure de l'exécution approche. Mario demande l'autorisation d'écrire une dernière fois à Tosca, mais, face à la feuille de papier, il est incapable d'écrire un mot ; il se rappelle leur bonheur passé. Tosca survient et lui raconte comment elle s'est procuré le sauf-conduit. L'exécution aura bien lieu mais les fusils seront chargés à blanc : il devra simuler la mort. Mais Scarpia avait trompé Tosca : c'est un ordre d'exécution réel qu'il a donné et Mario s'effondre sous les balles, mort. L'assassinat de Scarpia a été découvert ; Spoletta et Sciarrone se précipitent pour arrêter Tosca mais elle se jette dans le vide du haut du parapet.