(Edipo Re), film de Pier Paolo Pasolini (1967).
Un homme et une femme, avec leur enfant. L'enfant se met à pleurer. La femme, le caresse et le calme. L'homme parait jaloux de ce fils, dont la mère le prive d'un peu de l'amour qui lui est dû. Dans le désert, un bébé abandonné et attaché au bout d'une branche, est recueilli par un berger, qui l'apporte au roi de Corinthe, Polybe, et à la reine Mérope. Ceux-ci, qui n'ont pas d'enfant, l'adoptent. Devenu grand, Oedipe fait un rêve qu'il ne comprend pas, mais qui le laisse accablé. Il part à Delphes, pour se faire expliquer ce rêve par l'oracle. Celui-ci, interrogé, lui relève son destin : il tuera son père et épousera sa mère. Horrifié, il décide de ne pas retourner à Corinthe, et prend la route de Thèbes. A un carrefour, un char l'empèche de passer, les occupants l'insultent. Il les tue tous, sauf un. Arrivé à Thèbes, il débarasse la ville du Sphinx en répondant à ses enigmes. En récompense, on l'élit roi, et il épouse Jocaste, la veuve du roi défunt. La peste éclate. Tirésias, l'oracle, révèle que ce malheur touche la ville en châtiment du meurtre de Laïus, l'ancien roi. Qui était Laïus ? On le découvree un vieillard qu'Oedipe a tué parmi ses serviteurs en arrivant à Thèbes. Pris d'un abominable doute sur ses origines, Oedipe, qui croyait être né à Corinthe, fait interroger le berger qui l'avait reccueilli. Celui-ci parle d'un homme qui l'avait exposé et attaché à une branche. On le retrouve ; il révèle qu'Oedipe est le fils de Laïus et de Jocaste, et que Laïus, ayant interrogé l'orace, a décidé de faire mourir Oedipepour ne pas être tué par lui. Jocaste se pend ; Oedipe se crève les yeux. L'enfant du début est devenu un homme. Il est aveugle. Guidé par l'adolescent Angelo, il jour de la flûte devant l'église de Bologne, puis dans des rues usinières. Enfin il retrouve les peupliers de son enfance.
Le film fut tourné dans le sud du Maroc. Pier Paolo Pasolini utilisa des chants traditionnels roumains comme fond musical, et des éléments d'art perse, aztèque, africain ou sumérien dans le costume et les décors. Il s'agissait d'aboutir à un style “barbare-arbitraire” pour racconter une histoire située hors du temps et de l'espace, et donc universelle.