Il naît à Piacenza en 1939. Son premier film, Les poings dans les poches, présenté au Festival International de Locarno en 1965, le place au devant de la scène cinématographique internationale. Rompant avec le néoréalisme, il a été défini comme le « dernier des Mohicans » de la Nouvelle Vague italienne. Depuis les années 60, le cinéaste ne cesse de déployer son radicalisme iconoclaste en créant des œuvres baroques et engagées. En effet, il s’attaque dans un corps à corps furieusement subversif et visionnaire aux valeurs traditionnelles de la société italienne : la religion, la famille, l’armée. A partir des années 80, Marco Bellocchio change progressivement sa manière de concevoir et de tourner les images de ses films, sous l’influence des recherches qu’il mène avec le psychiatre Massimo Fagioli en « Analyse collective ». Du Saut dans le vide (Salto del vuoto 1980) au Diable au corps (1986), cette collaboration ne manque jamais de soulever un tollé parmi les critiques. Arrivé à l’âge de 60 ans, Marco Bellocchio continue de provoquer la polémique en Italie : en 2002, il suscite des réactions de la part du Vatican avec un nouveau film sur l’Eglise catholique, Le Sourire de ma mère, et, deux ans plus tard, à travers Buongiorno, notte, il jette un regard lucide et lyrique sur les “années de plomb” en revenant sur l’assassinat d’Aldo Moro.