Sans doute aucun, Luciano Berio restera parmi les principaux compositeurs du vingtième siècle. Chef de file avec Pierre Boulez et Karlheinz Stockhausen de la génération qui a profondément rénové la musique à partir des années cinquante, aussi curieux de l’avenir que respectueux du passé, il laisse derrière lui des chefs d’œuvres incontestés, régulièrement joués à travers le monde.
Ses nombreuses collaborations (avec Bruno Maderna, Umberto Eco, Eduardo Sanguinetti, avec Cathy Berberian et les plus grands interprètes) auront permis à son art de se développer avec justesse dans tous les domaines de la musique. Il aura ainsi abordé l’électroacoustique en pionnier (au studio de Milan), aura développé un art vocal incomparable, pratiqué la transcription et l’arrangement - de Monteverdi aux Beatles -, autant que l’écriture la plus stricte issue de sa recherche personnelle sur les structures et les formes.
Parmi ses œuvres emblématiques et incontournables, on doit citer Sinfonia (1968), Coro (1975-76), Laboryntus II (1965), Voci (1984), les Folksongs (1964), les Sequenze (1958-2002) et leurs développements en Chemins (1965-1992), Circles (1960), les opéras la Vera storia (1977-78), Un Re in Ascolto (1979-82) ou Outis (1995-96)…
Penseur de la musique et des arts en général, animateur érudit engagé dans différentes institutions internationales (il a enseigné à Tanglewood et à la Julliard School à New York, fut le premier directeur artistique de l’Ircam, le fondateur du studio Tempo reale à Florence et, à la fin de sa vie, le directeur artistique de l’auditorium de Rome), il a défendu tout au long de son riche parcours une création rigoureuse mais libre, sans concession mais inlassablement inspirée.