Auteur : Gaetano Donizetti
Au début du XIXe siècle, toute l’Europe cultivée se passionne pour les romans de Walter Scott.
Avec sa Donna del lago (représenté la saison dernière à l’ORW), Rossini sera le premier à s’inspirer d’une œuvre de l’écrivain écossais.
Un peu plus tard, en 1835, Bellini (avec I Puritani) et Donizetti lui emboîtent le pas. Bien que Lucia di Lammermoor ait été écrit en six semaines, le génie du maestro s’y manifeste à la fois dans l’efficacité de la construction dramatique et dans la somptueuse richesse mélodique.
Le sextuor du deuxième acte, un des sommets de la partition, ne manque jamais d’électriser les foules : on raconte qu’au siècle dernier, le public du Met, émerveillé par la prestation de Caruso, avait manifesté son enthousiasme avec une telle vigueur que la police new-yorkaise fit irruption dans la salle, croyant à une émeute.
Quant à la scène de la folie du dernier acte, si elle s’inscrit dans une tradition qui remonte à Cavalli et Haendel, Donizetti en a fait un modèle absolu et indépassable.
Lucia di Lammermoor s’est imposée comme une des œuvres emblématiques du romantisme : dans Madame Bovary, c’est grisée par cette musique que l’héroïne de Flaubert décide de renouer avec son jeune amant.