Il Gattopardo, 1963 de Luchino Visconti.
1860. La Sicile est la proie de luttes intestines déclenchées par Garibaldi et ses « chemises rouges ». Tandis que les hommes du chef révolutionnaire débarquent dans l'île, le prince de Salina se rend avec toute sa famille dans sa résidence secondaire de Donnafugata. Son neveu Tancrède, qu'il estime, s'est engagé dans les rangs de Garibaldi.
Le Prince, qui prévoit le déclin du rôle politique de l'aristocratie, accueille volontiers dans sa maison le maire de sa ville et sa fille Angelica qui représentent la classe sociale montante : la bourgeoisie d'argent. Politiquement, l'Italie s'achemine vers un régime libéral (monarchie constitutionnelle).
Tancrède abandonne les troupes de Garibaldi pour rejoindre les forces royalistes. Au cours d'un bal somptueux, le prince Salina -qui a refusé un siège au Sénat car il ne se sent pas apte à servir le nouveau régime- est saisi de malaise. Tous ces bouleversements sociaux et politiques l'ont miné. Il constate avec fatalisme et amertume la fin d'une époque.
Seul dans la nuit sur une place déserte, le Prince de Salina contemple les étoile. L'aube qui approche ne le concerne plus.
Le film de Luchino Visconti est l'adaptation assez fidèle d'un roman écrit en 1957 par Giuseppe Tomasi di Lampedusa qui, tout comme le cinéaste, descend d'une famille noble. Mais Luchino Visconti, en tant que marxiste fait de son récit une méditation sur « le sens de l'Histoire », tout en respectant ses origines. On constate, sinon de la complaisance, du moins une certaine reconnaissance des vertus de l'ancien régime incarbées par le Prince Salina.
La reconstitution historique a été particulièrement soignée (le film a coûté plus de trois milliards de lires).
« Il Gattopardo » a obtenu la palme d'or au Festival de Cannes 1963.