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Fausto Paravidino


Fausto ParavidinoNé à Gênes en 1976, Fausto Paravidino passe son enfance et son adolescence à Rocca Grimalda, village du Bas Piémont. Il suit les cours d'art dramatique au Teatro Stabile de Gênes et surprend l'Italie par la précocité et l'étendue de son talent. Acteur sur les planches et à l'écran, metteur en scène, traducteur de Shakespeare et de Pinter, scénariste, il est aussi et avant tout auteur de pièces où il cherche chaque fois à expérimenter une nouvelle forme dramatique. En 1996, il écrit sa première pièce, Trinciapollo qu'il met en scène trois ans plus tard. Suivront Gabriele (en 1998, avec la collaboration de Giampiero Rappa), Due fratelli récompensé par les Prix Tondelli 1999 et Ubu 2001, Tutta colpa di cupido (avec collaboration de Giampiero Rappa et Lello Arena), La malattia della famiglia M, couronné du Prix Candoni Arta Terme 2000 dans la catégorie “œuvre commandée”, Nature morte dans un fossé (Natura morta in un fosso - 2001). La même année, sur une commande du Royal Court Theatre de Londres où il fut auteur en résidence, il écrit Gênes 01 (Genova 01), qui expose les tragiques incidents de Gênes survenus lors du sommet du G8 en août 2001. Viennent ensuite Noccioline (traduit en anglais sous le titre Peanuts) et Messaggi. Il écrit aussi pour le cinéma (Texas, 2005) et la télévision, et signe pour la RAI quelques épisodes de Teatrogiornale, une comédie quotidienne se situant entre chronique et fiction.
Due fratelli est publié aux Éditions Clueb en 2001. Gabriele, Deux Frères (Due fratelli), La malattia della famiglia M., Natura morta in un fosso, Genova 01, Noccioline sont parus aux Éditions Ubulibri en 2002. Nature morte dans un fossé a été créée en 2002 à Milan par l'ATIR (l'Association Théâtrale Indépendante pour la Recherche) en collaboration avec L'Ecole d'Art dramatique « Paolo Grassi » dans une mise en scène de Serena Sinigaglia. La pièce sera prochainement éditée en français aux Éditions de L'Arche.

Interview


- Y a-t-il des auteurs qui influencent votre travail d'écriture?

F.P.: J'aime beaucoup Genet, Pinter, Tchekhov, Eduardo De Filippo.

- J'avais déjà remarqué lors de vos conférences, un attachement à Eduardo De Filippo? ce n'est pas commun…

F.P.: C'est vrai. C'est comme si une certaine culture académique du théâtre ne lui pardonnait pas son statut de directeur de troupe et d'acteurs : la valeur de son écriture est mise au second plan. Et pourtant, il avait réussi à transposer son époque au théâtre et à créer une forma authentique de théâtre populaire. Lors d'un congrès auquel j'ai participé à Rome, il a été dit qu'à la différence des Anglais et des Français, nous n'avions pas eu au XXème siècle de véritable phénomène de théâtre populaire. Ce n'est pas vrai.

- De quelle manière abordez-vous votre propre travail d'écriture?

F.P.: J'écris comme les gens parlent. Je m'efforce, dans tout ce que je fais, de travailler dans ce sens. D'aucuns soulignent le risque d'appauvrir la littérature en faveur de la vraisemblance. Qui craint la vraisemblance, selon moi, n'aime pas la vie mais lui-même, pense détenir une certaine suprématie, se place dans une position irrémédiable de non écoute, et fait de la littérature pour la littérature. Je ne cherche pas pour autant à traduire une linguistique qui imiterait la langue parlée. Je soutiens seulement que la réalité telle qu'elle nous apparaît est souvent plus intéressante qu'un raisonnement articulé autour de cette réalité. Raisonnement qui risque de la perdre de vue et de devenir un raisonnement du raisonnement: une célébration de soi. Je préfère les conversations de café aux grands raisonnements. Les dialogues qui se ressemblent contiennent de petites différences qui éclairent sur la nature des personnes qui les prononcent plus que la plupart des grands discours brillamment articulés. J'aime les gens, ce qu'ils font et pourquoi ils le font. Pour moi la littérature est la réalité du jour d'avant, telle que je me la rappelle le jour d'après. Mon écriture est le filtre inévitable que je pose sur cette réalité. Chaque rêve est un rêve, il n'existe pas en soi, il existe parce qu'il est un rêve et le rêveur est son poète.

Interview de Fausto Paravidino réalisé par Maria Francesca Destefanis

Œuvres


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