auteur : Luigi Pirandello
Les tables du café et les chaises disparaissent de la scène, l’arcade devient la porte d’un cimetière et la guirlande de lumière se transforme au lointain en lumignons qui éclairent faiblement le cimetière.
C’est un texte qui a pu avoir une influence sur En attendant Godot et Oh ! les beaux jours de Beckett. Pirandello lui a donné comme sous titre : « Mystère Profane », dans le sens où la mort représentée n’est pas la mort mais un restant de vie, qui se déroule au-delà du rideau baissé… un hinterland temporaire de la vie. Ici, la mort vue de l’autre côté n’est pas génératrice d’angoisse à la pensée de la fracture éternelle du néant : c’est une sorte d’apologue.
Dans les œuvres théâtrales de Pirandello c’est la première pièce qui s’affranchit totalement de la vraisemblance réaliste. Les spectateurs sont témoins d’une évidente mise en théâtre, d’une distanciation. Le jeu des personnages tend à la stylisation. Dans une atmosphère paisible, les morts laissant leur corps dans la fosse, réapparaissent sur le pas de la porte, dans l’apparence vaine qu’ils se sont donnés leur vie durant…