ItalopolisMagazine en ligne consacré à l'Italie : actualité, politique, gastronomie, littérature, musique… et WikItalie, l'encyclopédie collaborative sur l'Italie2023-02-03T16:33:52+01:00urn:md5:d2a66c0ba306d4e537e574eb4193eaedDotclearGênes capitale la Méditerranée !urn:md5:7d23c655bb46581d7118f7def68d53cf2008-08-30T08:54:00+00:002009-08-30T13:03:01+00:00Paul Le FèvrePolitique et économie <p><img src="https://italopolis.italieaparis.net/public/politique/genes142.jpg" alt="genes142.jpg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" />L’Union Pour la Méditerranée (UPM) est née le 13 juillet 2008 à Paris aux termes d’une déclaration commune de ses membres. En quelques mots, elle a pour but de préserver l’environnement (dépollution de la Méditerranée), de promouvoir la paix, de renforcer les échanges culturels et de soutenir l’activité économique.<br />
La mise en place concrète de l’UPM aura lieu en novembre, à l’occasion de la réunion des ministres des affaires étrangères de chaque Etat membre. Les questions du budget de l’Union et du siège de son Secrétariat y seront normalement tranchées.</p>
<p>S’agissant précisément du futur siège de l’UPM, plusieurs villes se sont d’ores et déjà déclarées candidates : Bruxelles, Barcelone, Rabat, Tunis, La Valette et Marseille.</p>
<p>Aucune ne fait consensus.</p>
<p>Bruxelles est une ville Méditerranéenne comme Paris est une station de ski.</p>
<p>Barcelone a pour elle son image de cité jeune et dynamique. Mais la future capitale de la Méditerranée devra être plus qu’une simple ville à la mode.</p>
<p>Tunis semble ne pas satisfaire aux critères de démocratie et de droits de l’Homme…</p>
<p>La ville de Rabat se situe sur le littoral Atlantique. Elle est la capitale d’un pays qui hésite géographiquement entre Atlantique et Méditerranée. Le Maroc n’est certes pas responsable de sa position géographique mais reconnaissons que cette capitale-là serait bien excentrée.</p>
<p>On ne pourra pas reprocher à La Valette de ne pas être au cœur de la Méditerranée puisqu’il s’agit de la capitale de Malte. Mais c’est sans doute les questions de ses infrastructures, de son isolement et de sa taille très modeste (environ 6000 habitants) qui poseront problème.</p>
<p>Marseille est peut-être la candidate la plus sérieuse avec Barcelone. Elle a pour elle d’être une grande ville portuaire qui sait ce que Bassin Méditerranéen et échanges culturels signifient. Fondée par les Grecs, ses origines historiques plaident également en sa faveur. <br />
Seul problème : Marseille est en France.<br />
Certains pays, notamment l’Allemagne d’Angela Merkel, refuseront probablement d’offrir ce cadeau à notre pays, initiateur de cette Union qu’ils regardent avec méfiance,comme une concurrente de l’Union Européenne.</p>
<p>Autant dire que les jeux demeurent ouverts !</p>
<p>Et justement, une nouvelle candidate se profile, timide, à l’horizon. C’est la ville italienne de Gênes.<br />
J’espère de tout cœur que cette candidature se confirmera. Car il n’est pas concevable que l’Italie ne propose pas une ville candidate au titre de capitale de la Méditerranée. La péninsule italienne baigne trop dans cette mer, depuis trop longtemps, pour demeurer dans l’indifférence. La Méditerranée a toujours été la compagne de l’Italie, dans sa géographie comme dans son histoire.</p>
<p>Sans même remonter à la« <em>Mare Nostrum</em> » des Romains, de grandes Républiques maritimes ont rayonné sur ses flots, ont propagé idées et richesses.
Gênes était l’une d’elles.</p>
<p>Elle est aujourd’hui une grande et belle ville, d’une incroyable richesse culturelle, ouverte sur le monde, cosmopolite, poussée dans la mer par les montagnes toutes proches qui lui donnent un air de ville escalier.</p>
<p>Son centre historique est le plus étendu d’Europe. Ses palais baroques sont si nombreux qu’ils s’en bousculent. Ses tours médiévales émergent des entrelacs de ruelles, accrochées à des bâtiments colorés.</p>
<p>Son port est le plus important d’Italie et l’un des tous premiers de Méditerranée. De grands navires de croisière y entrent et y sortent chaque jour, faisant siffler des sirènes que l’on entend où que l’on soit et qui prêtent à l’onirisme.</p>
<p>Cette ville mérite que tous les Italiens, du nord comme du sud, toute la classe politique, de droite comme de gauche, s’accordent sur son nom et offre le spectacle de l’Unité Nationale.</p>
<p>L’Italie a une bonne carte à jouer : au cœur de la Méditerranée, proche de la rive Sud, à portée de l’Orient comme de l’Occident, pas trop éloignée non plus des pays européens « non-méditerranéens », notamment l’Allemagne, sa position géographique est idéale.</p>
<p>Gênes pourrait donc mettre tout le monde d’accord en novembre. Encore faut-il que l’Italie la propose avec force !</p>https://italopolis.italieaparis.net/articles/142-genes-capitale#comment-formhttps://italopolis.italieaparis.net/feed/atom/comments/117L'idéal socialiste et la gaucheurn:md5:0b133cdef7da8fed0f930ea75f0d03de2008-03-06T10:06:00+00:002009-08-28T12:51:59+00:00Paul Le FèvrePolitique et économieGauche <p><img src="https://italopolis.italieaparis.net/public/partitod116.jpg" alt="partitod116.jpg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="partitod116.jpg, août 2009" /><em>L'exemple du Parti démocrate italien</em></p>
<p>Il y a quelques mois, un nouveau Parti est né en Italie. Son ambition est de remplacer une coalition disparate, s'étirant de la gauche radicale au centre voire à la droite modérée, en une structure plus cohérente, située au coeur de la gauche moderne. Du point de vue de l'équilibre institutionnel italien, une telle évolution est sans doute positive. Mais ce nouveau Parti démocrate ne modifie pas que l'environnement institutionnel. Il marque aussi un divorce historique : celui d'une partie de la gauche avec le socialisme. Le socialiste milite pour que les « citoyens » ou les « camarades » se saisissent de leur destin commun et oeuvrent collectivement pour transformer leur monde.</p>
<p>Cette transformation a pour but la construction d’une communauté politique fondée sur la Justice, autrement dit sur une égale répartition de la liberté et sur la soumission de cette liberté à des valeurs humaines transcendantes qu’aucune initiative individuelle ou fatalité naturelle ne doit mettre en échec. Cet espoir englobe toutes les gauches, notamment la gauche révolutionnaire (communistes, trotskistes), la gauche jacobine-républicaine et la gauche sociale-démocrate.</p>
<p>Pendant longtemps, il n’existait pas de gauche sans référence au socialisme. Que ce dernier soit révolutionnaire, démocrate, républicain, il était toujours le point d’ancrage des forces de gauche. Le Parti démocrate italien, tout comme ceux qui se font appeler à tort « sociaux-démocrates » au Parti socialiste français, ne s’inscrivent plus dans ce cadre. Ils tirent prétexte de l’expérience soviétique pour disqualifier à la fois le communisme et le socialisme et les remiser tous deux, au rang de belles utopies porteuses de grandes désillusions.</p>
<p>Pour ceux là, l’espoir de la gauche n’est plus le socialisme mais le réalisme, c'est-à-dire l’acceptation de l’économie de marché comme principe indiscutable assorti de compensations humanitaires. Le socialisme ne fonde donc plus leur action politique. Car il n’y a plus de socialisme là où il n’existe qu’une volonté d’accompagnement social des l’injustices. Tous ces leaders ne parlent plus de transformation mais de régulation, ce qui marque un changement radical de philosophie politique.</p>
<p>Le socialisme entend en effet transformer la société pour la rendre meilleure qu’elle n’est alors que les Prodi, Veltroni, Strauss-Khan et consorts entendent accompagner une société dans sa marche débridée pour en réguler les excès. L’un s’inscrit dans une philosophie positiviste (la croyance en la perfectibilité humaine), l’autre dans une philosophie que je ne suis capable de qualifier que par sa manifestation : statique (laisser se développer librement les interactions individuelles et essayer d’agir en marge pour limiter la casse).</p>
<p>Cette volonté n’a rien de méprisable et n’a rien de choquant en soi. Il est naturel que les forces politiques se reconstituent en fonction des changements à l’œuvre à un moment donné. L’exemple du Parti démocrate italien pose simplement la question suivante : peut-on concevoir une gauche non socialiste ? Si oui, quel pourrait être le fondement philosophique de cette nouvelle gauche non socialiste ? En quoi cette gauche « non socialiste », désireuse d’encadrer le principe de l’économie de marché plutôt que de le remettre en cause, serait différente de la droite libérale modérée, qui elle aussi, encore plus ou moins basée sur le catholicisme social, est capable de reconnaître la nécessité d’une humanisation du marché ? <br />
Ce Parti démocrate, n’est-ce pas plutôt la structuration d’un parti centriste ?</p>https://italopolis.italieaparis.net/articles/116-ideal-socialiste-et-gauche#comment-formhttps://italopolis.italieaparis.net/feed/atom/comments/91L'autre réalité italienneurn:md5:e6c64f43b83910d8b9bddc6263d25a242008-01-01T09:30:00+00:002009-08-28T08:59:39+00:00Paul Le FèvrePolitique et économierégions <p><img src="https://italopolis.italieaparis.net/public/politique/autre-realite.jpg" alt="Giuseppe Garibaldi" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Giuseppe Garibaldi, août 2009" />Il est habituel d’évoquer l’Italie en terme de divisions et de particularismes locaux.</p>
<p>L’Italie serait d’abord irrémédiablement divisée par l’opposition entre un Nord prospère et un Sud désespérant.</p>
<p>L’Italie ne serait ensuite qu’une addition de spécificités régionales.</p>
<p>Ces deux approches sont présentées comme des données invariables de la réalité italienne.</p>
<p>Je parlerai ici d’une autre réalité italienne, celle de l’unité et de la solidarité nationale.</p>
<p>Et pour en parler, rien de tel que d’évoquer la péninsule du temps où l’Italie n’existait pas.</p>
<p>L’Italie du 19ème siècle se composait de nombreux Etats autocratiques : les Royaumes de Piémont-Sardaigne et de Lombardie-Venitie au Nord ; le Grand Duché de Toscane, le Duché de Parme, le Duché de Modène et les Etats de l’Eglise au Centre ; le Royaume des Deux-Siciles au Sud.</p>
<p>Ce temps-là est parfois abordé avec nostalgie.</p>
<p>Certains se disent au fond que ces entités étaient plus proches des populations locales, davantage ancrées dans les cultures régionales, bref plus légitimes et réelles que cet artificiel Etat italien.</p>
<p>Se faisant, un point crucial est oublié : ces Royaumes et autres Duchés étaient basés sur des règles d’organisation féodales.</p>
<p>Y régnaient les principes suivants : division organique de la société en ordre, inégalité civile, pouvoir à disposition d’une infime minorité de la population, absence de libertés publiques, dépendance à l’égard du Pape ou de l’Empire autrichien.</p>
<p>L'Italie était une somme d’entités despotiques en leur sein bien qu'impuissantes au dehors.</p>
<p>Car la botte ainsi éclatée fut pendant longtemps, et bien avant le 19ème siècle, le terrain de jeu préféré du Saint-Empire Romain Germanique, du Pape, des Rois et Empereurs de France, d’Espagne puis d’Autriche.</p>
<p>Toutes ces puissances étrangères profitèrent des fiertés de clochers des Etats d'Italie pour soumettre la botte à leurs lois.</p>
<p>Pourtant, à partir de cette constellation d’archaïsmes, les italiens sont parvenus à créer une nation, à unir un peuple.</p>
<p>Deux vecteurs ont été utilisés pour parvenir à cette fin : l'Unité d'abord, la République ensuite.</p>
<p>C’est en premier lieu par l’unité territoriale que l’Italie a découvert l’indépendance politique et la modernisation industrielle (1860 – 1945).</p>
<p>Et rappelons à ceux qui dénigrent le Mezzogiorno qu’en plus d’y abriter l’un des plus importants cœurs culturel et historique de l’Europe, c’est de ce Mezzogiorno que Garibaldi et ses mille ont déclenché l’étincelle unitaire.</p>
<p>C’est en second lieu par la République que l’Italie a bénéficié des libertés démocratiques et sociales à partir de 1945.</p>
<p>En effet, après la seconde guerre mondiale, la République remplace la monarchie qui s’était compromise dans le fascisme à seule fin d’assurer sa survie dynastique.</p>
<p>Cette 1ère République italienne naît et permet quelques décennies plus tard, de dresser un bilan globalement positif, pourvu que ce pays soit jugé en rapport à une évolution historique, évolution qui, redisons-le, est partie d’un point très bas, au lendemain du congrès de Vienne de 1815.</p>
<p>Culturellement, les italiens sont parvenus à s’accorder sur une langue commune, ce qui est peut-être leur plus belle réussite collective.
Pensons qu’en 1861, 95% des italiens ne parlaient que leur propre dialecte et ignoraient la langue que nous appelons aujourd’hui l’italien, originellement le toscan.</p>
<p>Dans les années 1950, à peine plus de 10% de la population maîtrisait l’italien, 50% des italiens n’étaient titulaires d’aucun diplôme et beaucoup n’étaient pas même alphabétisés.</p>
<p>Aujourd’hui, les italiens connaissent la langue italienne dans leur très grande majorité.</p>
<p>Le niveau d’alphabétisation et de scolarisation est désormais proche des autres pays européens.</p>
<p>Economiquement, l’Italie se place dans les pays les plus développés au monde, à tel point qu’elle se trouve confrontée aujourd’hui à un phénomène nouveau pour elle, qui dit tout de sa réussite même si ce phénomène est présenté comme un « problème » : l’immigration.
Socialement, la République italienne est parvenue à coupler développement économique et établissement d’un Etat-providence moderne.
A l’heure où des pays européens se déchirent en luttes régionalistes d’un autre âge (je pense notamment à la Belgique), je forme de tout cœur le vœu, en cette période de fin d'année et d'inauguration de ce site sur l'Italie, que les italiens ne suivent pas cette pente.</p>
<p>J’espère qu’ils ne seront pas trompés par la « solution » fédéraliste qui ne serait qu’une régression politique terrible.</p>
<p>Alors que l’Europe poursuit son union, les Etats qui la composent doivent au contraire plus que jamais garantir cohésion et solidarité nationale en leur sein.</p>
<p>Un continent européen composé de nations disloquées ne deviendrait qu’un vaste champ en friches où toute capacité d’action collective serait balayée par les égoïsmes et la course (la fuite ?) au marché roi.</p>
<p>D’un point de vue historique, la coexistence entre un processus d’intégration continentale et un processus de désintégration nationale relèverait alors de l’absurdité totale.</p>
<p>L’Italie, en tant que jeune nation, est particulièrement exposée à un risque d’éclatement.</p>
<p>Pour l’affermir, il est nécessaire, parfois, de ne pas pointer que ses errements.</p>
<p>Rappelons qu'il a déjà existé une "Italie des régions" il y a quelques temps et que cet état de fait, qui permit toutes les soumissions et les archaïsmes, a été aboli par les italiens, au prix de luttes et de morts.</p>
<p>Refusons que les principes d'organisation de cette époque révolue soit aujourd'hui présentés comme un remède moderne aux difficultés italiennes.</p>
<p>Ces difficultés sont dérisoires au regard des immenses progrès que la double évolution Unité – République a apporté à l'Italie.</p>
<p>C’est par elle, par l'approfondissement de ses caractères plutôt que par leur négation, que l’Italie tiendra et poursuivra sa marche.</p>
<p>Plf</p>https://italopolis.italieaparis.net/articles/101-autre-realite-italienne#comment-formhttps://italopolis.italieaparis.net/feed/atom/comments/79