Société

Publié le lundi, 28 juin 2010 à 20h10

Les jeunes italiens et le chômage, selon l'ISTAT

Par Francesca Melle

istatD’après le Rapport Annuel de l’Institut National de Statistique (ISTAT), paru au début du mois de juin, la situation du chômage des jeunes en Italie semble aller en s’aggravant.
En 2009, les jeunes entre 18 et 29 ans ont contribué pour 79% au taux général du chômage national. Presque 30% des jeunes de moins de 24 ans n’ayant pas continué leurs études, n’ont même pas de travail.
30 % de ceux qui travaillent, ont un emploi “atypique”, à savoir tout genre de contrat autre qu’un contrat à durée indéterminée.

Et l’effet principal de ces données est que 58,6% des jeunes entre 18 et 34 ans vivent encore dans leur famille. Le gouvernement a eu beau jeu de s’adresser aux jeunes italiens en les traitant de “bamboccioni” (terme indiquant quelqu’un de gâté et paresseux). On se demande comment il pourrait être envisageable d’aller vivre seul sans un salaire assuré. Surtout parce que les mesures en faveur des jeunes sont presque nulles. Et s’il est vrai que partout en Europe il y a des difficultés, il semble que l’Italie devienne de plus en plus “un paese per vecchi” (pour citer le titre italien du film No country for old men des frères Coen).

Ce qui inquiète le plus, c’est que pour les entreprises, les contrats atypiques (ou même le travail illégal, encore très répandu) sont une sorte de panacée du point de vue fiscal : l’absence de véritables mesures en faveur de l’embauche, comme l’allégement des charges fiscales pour les entreprises, ne fait que réduire les possibilités pour un jeune de trouver un emploi correct. De nos jours, on parle souvent de flexibilité du travail, mais cela ne doit pas empêcher quelqu’un de subvenir à ses besoins, face à un coût de la vie de plus en plus élevé.