Interviews

Publié le vendredi, 21 septembre 2012 à 16h00

Entretien avec Vanna Vinci

Par Luisa Palazzo

Vanna VinciVanna Vinci, née à Cagliari en 1964, vit à Bologne. Elle publie son premier livre, L’Autre partie, une histoire de vampires, en 1992. Elle a depuis publié plus de quinze albums de bande dessinée. Ses livres sont traduits et publiés en France, en Espagne et au Japon. Vanna Vinci réalise également des ouvrages pour la jeunesse, et collabore avec divers journaux et magazines. En Italie, elle a reçu les prix les plus prestigieux de la Bande dessinée. Nous l’avons interviewée à l’occasion de la sortie en France de La petite peste philosophe, anatomie d’une débâcle, publié chez les éditions Marabout.

Comment est née la petite peste philosophe ?

La petite peste philosophe est née aux alentours de 2000, presque par hasard, dirais-je. Elle est le fruit d’un gribouillage que j’avais fait sur une serviette de table. Au moment où je l’ai dessinée, j’ai compris tout de suite qu’elle avait son petit caractère, mais à l’époque (comme encore aujourd’hui) je travaillais à des romans graphiques et je ne savais pas encore ce que j’aurais pu faire d’elle. Puis, j’ai eu l’occasion de publier des bandes dessinées sur Linus, une revue très importante, et j’ai commencé à travailler son personnage pour en tirer le maximum de rébellion.

Le binôme enfance-philosophie est très intéressant : votre petite peste est philosophe parce qu’elle agit en adulte ou parce qu’elle utilise l’enfance comme un prétexte pour dire la vérité sur le monde et sur les gens ?

La petite peste philosophe est dodue et mignonne comme un enfant mais derrière son apparence se cache un vieillard grognon. Je voulais créer un personnage qui s’oppose à tout et à tous et qui fasse preuve de sa pensée négative sous l’apparence d’un enfant. Je voulais justement une voix d’enfant pour pérorer toute la tradition nihiliste de la civilisation occidentale.

Quels sont les auteurs qui ont influencé le plus votre travail? Y a-t-il parmi eux des auteurs français dont vous vous inspirez ou dont vous voudriez vous inspirer ?

J’ai toujours beaucoup aimé les bandes dessinées humoristiques, notamment les personnages de Lucy, des Peanuts, et de Mafalda, de Quino. En outre, j’ai également été influencée par les filles assassines du St Trinian's créées par Ronald Searle. Les auteurs français que j’aime le plus et dont je m’inspire pour mon travail sont Claire Bretécher et Fred. En ce qui concerne la partie non humoristique de mon travail, c’est de la tradition classique de la bande dessinée italienne, celle de Pratt, Crepax, Magnus, Micheluzzi, Toppi et Battaglia, et Grazia Nidasio dont je tire le maximum d’inspiration.

La ville de Paris fait partie de votre imaginaire littéraire : pour Sophia et Gilla c’est une ville hermétique et pleine de fantasmes. Quelle serait la réaction de la Petite peste si elle se retrouvait dans la ville Lumière ?

Ma petite peste serait très contente d’être à Paris, elle préfère les bistros et les cafés aux soirées culturelles, et à Paris, la ville la plus civilisée de l’univers, on peut passer des heures dans les cafés. Moi, je l’aime pour cette raison… j’adore bavarder dans les cafés.

Quand est-ce qu’on pourra lire la suite des aventures de cette enfant insolite ?

Le premier volume, La petite peste philosophe - anatomie d'une débâcle, est sorti début septembre 2012. Le deuxième est prévu pour février 2013. Tous les volumes seront publiés par les éditions Marabout.