Politique et économie

Publié le samedi, 27 mars 2010 à 08h33

Élections régionales : la vague rose ne passera pas la frontière

Par Stefano Palombari

L'Italie politque d'après les sondagesLes deux journaux télévisés les plus regardés d’Italie, le TG1 (RAI) et le TG5 (Mediaset, propriété de la famille Berlusconi), viennent d’être sanctionnés par l’Agcom (Autorité pour les communications). Leur faute? Avoir accordé bien plus de temps de parole aux candidats du parti Il Popolo della libertà, la formation du premier ministre Berlusconi, qu’à ceux des autres formations politiques. Rien de plus normal depuis quelque temps. Le contraire eut été surprenant. Les deux journaux devront payer 100.000 euros chacun.

Les enjeux électoraux

Les élections régionales auront lieu les dimanche 28 et lundi 29 mars prochains. Les électeurs italiens sont appelés aux urnes pour renouveler les administrations de 13 régions sur 20. Le système italien est différent par rapport à la France où l’on vote toujours pour toutes les régions en même temps. Les sondages sont plutôt favorables au centre-gauche. Même si on est bien loin des scores de la gauche française. L’attitude de l’UDC de Pier Ferdinando Casini - un petit parti chrétien-démocrate qui était jusque-là un fidèle allié de Silvio Berlusconi et qui a décidé pour ces élections de faire le yo-yo - pourrait être déterminante. Il fait parfois alliance avec la droite, parfois avec le centre gauche. Son petit poids est quand même suffisant pour faire basculer une région d’un côté ou de l’autre. Cette incertitude concerne les régions suivantes : Latium, Pouilles, Ligurie, Basilicate, Campanie, Calabre et Piémont. Pour la Toscane, l’Ombrie, les Marches et l’ Émilie-Romagne les sondages donnent le centre-gauche gagnant dans tous les cas. Concernant la Vénétie et la Lombardie, ce sera apparemment la droite qui gagnera sans problème.

Polémiques

Au début du mois de mars la RAI annonce sa décision de suspendre pendant toute la période de la campagne électorale ses talk shows politiques, en particulier les deux programmes de RAI 3 : « Annozero » présenté par Michele Santoro et « Ballarò », présenté par Giovanni Floris. Cette suspension a un double effet, elle a donc deux finalités. Tout d’abord cette suspension permet d’éliminer deux émissions qui dérangent. Dans le passé, Silvio Berlusconi s’est souvent plaint du pouvoir de nuisance de certains journalistes, en particulier de Santoro. Il a donc pris un malin plaisir à lui couper le courant pendant la période des élections. La deuxième raison est d’ordre économique. Avec la suspension des trois émissions - aux deux citées il faut ajouter Porta à Porta, talk Show de RAI 1, bien plus consensuel - la RAI a perdu plus de 7 millions d’euros de recettes publicitaires, qui ont été promptement récupérés par la « concurrence ».