150 ans d'Italie

Publié le vendredi, 16 septembre 2011 à 08h13

Valli di Lanzo: la beauté cachée

Par Christine Barbier

Manifestation dans les Valli di LanzoComment connaître et apprécier ce territoire piémontais, situé aux portes de Turin, sinon en partant à sa rencontre par les sentiers dédiés à l’histoire, à l’art et au patrimoine ? Des villages aux maisons de pierre et aux toits de lauze, blottis autour de leur clocher, bordent la rivière commune. Ici, la nature superbe, la montagne encore préservée et sauvage sont les témoins impuissants de l’inéluctable mort paysanne. Ici, les cars climatisés des tour-opérateurs ne viennent pas.

Ici, il n’y a rien pour le consommateur, mais tout pour celui qui sait apprécier ce que cette vallée paisible et ses habitants offrent au visiteur. Car cette vallée discrète commence seulement à mettre en valeur ses beautés cachées. Et elles sont nombreuses: petites stations de sport d’hiver, pistes de ski de fond, randonnées accessibles à tous, ou encore escalade et courses en haute montagne. Le Rocciamelone, la Torre d’Ovarda pour ne citer qu’eux, attirent les amateurs. Ici les sportifs qui fuient les stations trop touristiques et les adeptes de randonnées sauvages sont comblés. Il n’est pas rare de croiser un aigle, une marmotte, un renard, un chevreuil ou à la nuit tombée, des sangliers.

Des sentiers balisés permettent d’aller de chapelle en église, d’un pont de pierre à un moulin, d’une bourgade à une cascade en découvrant l’histoire des lieux. Mais les montagnes ce sont avant tout des hommes : ceux qui accrochés au fil des siècles à leur lopin de terre ont marqué ce territoire de leur empreinte, et les derniers « indiens » qui y vivent encore. Des hommes avec une culture montagnarde et des traditions, les ultimes petits agriculteurs, les alpagistes gardiens de la montagne. Et puis chaque été, il y a les fêtes des fameux Alpini avec choeurs alpins, barbera et polenta géante, et puis les fêtes organisées par les bénévoles des Proloco locales.

La montagne c’est des hommes et des légendes aussi. Ainsi à Lemie, qui fêtera le 24 septembre la fête du pays, la San Michele, avec une foire, un défilé, un feu d’artifice et dans le cadre du150ème anniversaire de l’Unité d’Italie des musiques du 19ème, une antique légende se transmet au fil du temps. Si certains font remonter l’origine du nom de Lemie à sa source latine, indiquant un endroit situé aux confins, un poste frontière où séjournaient les troupes romaines, d’aucuns lui prêtent une autre signification. L’origine du nom viendrait de Lamiae, lieu des fées et des sorcières. Car ici, la rumeur dit qu’une fois par an, vers minuit, du côté de la Madonna degli Olmetti, d’étranges silhouettes, comme des ombres, sortent en cortège silencieux, et malheur à qui se trouve ce soir là sur leur chemin…