Vu pour vous

Publié le dimanche, 16 décembre 2012 à 15h31

Le chic et le charme

Par Christine Barbier

Paolo Conte en concertCertains, ce soir au teatro San Carlo de Genova, sont venus de Venise, de Rome, de Sicile ou d’ailleurs. La salle, bruissante, se remplit de spectateurs de tous âges .

Ce jeune afficionado napolitain suit le chanteur un peu partout « Je l’ai déjà vu en concert une trentaine de fois. A Amsterdam, je l’ai croisé à l’aéroport avec ses musiciens et j’ai même pu lui ai parlé ! »La salle est désormais bondée.

Les lumières s’abaissent, le rideau amarante se lève sur l’orchestre. Pantalon, tee shirt et veste noirs, Paolo Conte, égal à lui-même, calme pudique et nonchalance, entre en scène et sous un tonnerre d’applaudissements et de cris d’enthousiasme exaltés dévoile : « Cuanta Pasion ».

Puis, entouré de ses dix musiciens, excellentissimes, le maestro commence un voyage raffiné d’une qualité sans faille, interprétant des grands classiques comme « Bartali, Alle prese con una verde milonga Aquaplano, ou un Diavolo Rosso inédit avec des arrangements revisités, élégants, d’une richesse sophistiquée.

Rarement vu en France, Paolo offre deux chansons interprétées en français au public gênois : « Le chic et le charme » et « Paris ». La chaleur et l’enthousiasme des spectateurs ne se dément pas au fil des chansons, révélant tout l’amour que le public italien porte au chanteur d’Asti.

Présentant ses musiciens d’un geste de la main tout au long du spectacle, Paolo Conte, plus sobre et introverti que jamais, ne prononcera pas une parole. Après l’orchestrina , seule création récente du concert et un premier rappel, Paolo s’assoit à son piano, et seul devant son public, moment de grâce, chante sa « Genova » pour le public gênois. Une immense et interminable standing ovation pleine de ferveur et de pudeur salue le chanteur. Genova ne réserve cet accueil qu’aux très grands parait-il. Deux battements sur le cœur en signe de remerciement et Paolo quitte la scène. Sa musique a parlé pour lui.