Société

Publié le dimanche, 27 avril 2008 à 21h22

Les papys voleurs

Par Stefano Palombari

papysvoleurs123.jpgTriste, triste monde où des retraités sont obligés de voler pour finir le mois le ventre pas totalement vide. Cela ne se passe dans un pays sous développé mais dans la voisine Italie. Les cas de personnes âgés surpris avec des produits de première nécessité subtilisés se multiplient un peu dans toute la péninsule. C'est un symptôme très inquiétant qui rappelle des époques qui semblaient révolues. Les passionnés du cinéma italien, ne pourront pas s'empêcher de penser à Umberto D. le chef-d'œuvre de De Sica.

Les gérants des supermarchés s’avouent très gênés par ce phénomène. Ils appellent très rarement la police et ils essaient même parfois de les aider comme ils le peuvent… un saucisson, un paquet de pâtes, quelques fruits et légumes.

La vie chère fait des ravages au de-là des Alpes. Les amortisseurs sociaux ne marchent plus. Il faut dire qu’en l’absence d’aide de la part de l’Etat (le RMI n’existe pas et les allocations sont très rares et difficiles à obtenir), c’est la famille qui s’est toujours chargée de compenser, de subvenir aux difficultés, de financer. La génération des 30/40 ans qui ont souvent un travail précaire peuvent compter sur l’aide de leur famille qui eux, en général, ont une situation plutôt stable.

Or, ce n’est qu’un début et la situation va bientôt devenir explosive car la génération prochaine ne pourra pas jouer le même rôle car ils seront eux-même dans une situation de précarité. La précarité fait de plus en plus partie de notre monde. Lorsqu’on est jeune on ne pense que rarement à l’éventualité de trouver un travail stable bien payé que l’on gardera toute sa vie. On ne se fait plus d’illusions. Et comme il faut cotiser de plus en plus longtemps pour avoir une retraite décente… c’est un cercle vicieux.

Là se jouera une partie importante pour l’Italie. On en peut pas continuer à augmenter la dose d’instabilité dans la vie professionnelle d’un citoyen sans prévoir des mécanismes d’aide pour les périodes de difficulté. Par les temps qui courent, ce n’est pas demain qu’on verra ce genre de mesures et le nombre de retraités contraints de trouver des parades pour joindre les deux bouts n’est pas prêt de baisser.